Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Monday, January 17, 2011

Amis, ennemis ?

D'amis, le peuple insurgé ne peut en avoir que parmi ses semblables, c'est à dire les autres peuples déjà libérés (en existe-t-il qui le soient totalement ?) ou ceux encore assujettis qui continuent de manger leur pain noir. Autrement, il n'a que des ennemis tout autour qui, au mieux, ne lui feront pas de cadeaux.
Outre ceux de l'intérieur qu'on n'aura pas de peine à reconnaître, il s'agit de l'ensemble des régimes arabes dont aucun n'est démocratique hormis l'exception, très particulière d'ailleurs, du Liban, à commencer par les voisins immédiats pour qui monsieur Kaddhafi, dans sa forfanterie habituelle, a dit tout haut ce que les autres pensent probablement tout bas, mais aussi tous les autres, y compris ces chantres de la démocratie et de la liberté où qu'elles montrent le nez, pourvu que ce soit ailleurs que chez-eux.
Mais, au-delà du voisinage arabe, il y a ces temples de la démocratie et de la liberté, vieux ou moins vieux, dont les chamans distribuent volontiers leurs certificats de bonne ou de mauvaise conduite ici et là, dirigent leurs projecteurs vers tel ou tel point du globe et, au besoin, n'hésitent pas à leur adjoindre le feu de leurs artilleries, en fonction de leurs intérêts. Unanimes à avoir couvé monsieur Ben Ali et son régime pendant plus de deux décennies, y compris à ses moments les plus noirs et jusqu'à ce qu'il rende l'a(r)me (?), d'un œil paternel compréhensif et solidaire. A l'éclatement de l'insurrection populaire, ils ont commencé par fermer pudiquement les yeux, allant jusqu'à détourner le regard de leurs moyens d'information "libres" (il a fallu attendre une bonne dizaine de jours pour voir France 24 découvrir la nouvelle de l'immolation par le feu de Bouazizi !). Le dessillement s'est fait lentement dans la douleur entre madame Alliot-Maire qui proposait "le savoir faire de la France pour régler des situations sécuritaires de ce type" (sic), ces collègues occidentaux, notamment britanniques et américains, qui rivalisaient dans le ridicule. Qui appelaient à la "retenue" ou encore à un "règlement pacifique", comme si l'on parlait d'Israël dans sa "guerre" avec le Hamas ou le Hezbollah,. Qui déplorait "l'usage excessif de la force" (monsieur Fillon, dans un élan de générosité verbale remarqué, parlera lui d'usage "disproportionné de la violence"), la force ou la violence en question étant, somme toute, admise ou, du moins, admissible, s'il n'y avait un petit vice d'intensité ou de proportion. Pour leur part, les grands de ce monde n'ont guère fait mieux entre monsieur Obama condamnant "la violence en Tunisie" puis saluant "le courage du peuple tunisien" et monsieur Sarkozy qui réalisait, tout d'un coup, qu'après tout, les membres de la famille du président et de sa belle famille pourraient avoir introduit en France des biens et capitaux spoliés au peuple tunisien et donnait vaillamment ses ordres pour ouvrir l'œil en cas de mouvements de fonds douteux et de mettre, le cas échéant, ses fonds à la disposition des nouvelles autorités tunisiennes... Mais attention ! Pas de blague avec les barbus, sinon ces messieurs pourraient regretter de s'être laissé aller à un élan de mansuétude et de compassion dans un moment de faiblesse. Il ne faut pas abuser de la bonté des (grands) seigneurs !
Voilà, chers tunisiens, vous savez à quoi vous en tenir.

No comments:

Post a Comment