Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Saturday, December 17, 2011

Austérité, efficacité, rigueur

Tels sont apparemment les mots d'ordre du nouveau gouvernement qui se laissent deviner rien qu'à voir sa composition quasi-officielle qui circule sur la toile....

Thursday, December 1, 2011

Les nouveaux Fausts : ce qui n'a (peut-être) pas été dit sur la "petite constitution"

La publication du projet du texte qui doit organiser les pouvoir publics pendant la période que durera l'élaboration de la constitution* et en attendant la mise en place des structures de pouvoir définitives de la nouvelle république a suscité un grand émoi qui est, certes, pleinement justifié, tant ce texte représente une couleuvre tellement géante que même ceux qui sont censés avoir contribué à son élaboration figurent parmi les premiers étonnés s'il ne sont pas carrément offusqués ! Or, si je dois avouer d'emblée, par précaution, que je ne prétends pas être au courant de tout ce qui a pu s'écrire ou se dire sur le sujet (et, à ce titre, peut-être que je ne vais faire rien d'autre dans ce billet qu'enfoncer des portes ouvertes), dans le peu que j'ai pu voir ou entendre et à en croire les échos véhiculés par la télévision, les divergences et récriminations ne concerneraient que le mode d'adoption de la constitution et les pouvoirs dérisoires attribués au chef de l'état par rapport à ceux excessifs dont hériterait le chef du gouvernement ainsi que la majorité requise pour renverser le gouvernement. Ainsi, la pomme de discorde se résumerait aux seuls articles 5 et 8 de ce texte qui compte, au moins, 22 articles dans la version que j'ai pu lire sur le site du journal As-sabah ** et, mon dieu, les articles où il y a à boire et à manger sont bien plus nombreux.
Ce que je propose ici n'est qu'une lecture somme toute rapide de ce texte fort intéressant et riche en enseignements qui se base sur sa version arabe qu'on peut consulter ici. La traduction française de toutes les citations est une traduction personnelle qui n'a naturellement aucun caractère officiel. Je crois cependant maîtriser assez bien les deux langues (source et d'origine) et être suffisamment qualifié de par ma formation et ma profession mêmes pour en offrir une traduction assez fiable. S'il y a à redire, il suffira de me montrer l'erreur, le texte arabe faisant toujours foi (d'ailleurs, si le temps m'en est donné, il n'est pas impossible que je réécrive le présent article en arabe).
Mais, permettez-moi tout d'abord de revenir au titre et à l'image qu'il évoque et qu'on voudra bien me passer en ces temps de religiosité ambiante pour interpeler les dupes de ce marché car dans, ce genre de transaction, le tort ne revient jamais au diable qui ne fait rien d'autre qu'exercer sa profession consistant à poursuivre ses desseins qui ne doivent servir personne d'autre que lui-même en damnant les gens de vertu et même le fait de se montrer sous des traits d'ange fait partie de ce rôle. S'il faut donc en vouloir à quelqu'un, ce n'est certainement pas au diable qui est indéfectiblement fidèle à l'essence de son être, mais bien à soi-même pour avoir été trop naïf ou trop gourmand. Aussi, convient-il de demander à ces vertueux démocrates alliés à Ennahdha qui se prennent tout d'un coup à rechigner : "Mais, ce texte, ne l'avez-vous pas préparé vous-mêmes avec vos partenaires ? N'en avez-vous pas au moins pris connaissance avant qu'il ne soit publié ou bien le découvrez-vous en même temps que nous, pauvres électeurs et même pas élus minoritaires exclus des longues "consultations" qui ont précédé la convocation de l'assemblée constituante couronnées par une conférence de presse où vous nous annonciez à l'unisson que vous étiez d'accord sur tout ? Certains d'entre vous (et il ne s'agit pas d'élus d'Ennahdha) n'ont-ils pas déclaré dans leur magnanimité extrême que s'ils l'avaient voulu, ils auraient pu faire passer ces textes au vote sans s'embarrasser d'un débat en plénière et encore moins de discussions en commission et que s'ils ne le faisaient pas, c'était seulement par respect pour la démocratie et par souci de consensus ?!". Si vous étiez au courant de tout et d'accord sur tout, pourquoi vous rebiffer maintenant (à ce propos, Samir Dilou a parfaitement raison). Si vous n'étiez même pas au courant, alors, sur quelle base avez-vous conclu un accord de coalition parlementaire et de gouvernement avec ces gens ? Sur celle de la seule distribution des trois présidences (on ne peut même pas y inclure les portefeuilles de ministres, puisqu'on sait qu'il n'y a jamais eu accord là-dessus) ? Allons, messieurs ! Soit, vous saviez déjà ce que vos alliés vous avaient mijoté et vous n'avez pris (partiellement) conscience de sa portée que maintenant et cela témoignerait d'une ingénuité sans pareille et surtout impardonnable pour les vieux briscards de la politique que vous êtes. Soit, vous ne saviez même pas, ce qui voudrait dire que vous avez conclu cette alliance sans même savoir sur la base de quels principes et quels programmes et, ça, ce n'est pour le moins qu'on puisse dire ni responsable ni sérieux. Soit, encore, que vous saviez parfaitement de quoi il retournait et que vous vous étiez engagés en connaissance de cause, mais que vous avez changé d'avis ou de considérations en cours de route et une telle posture n'est rassurante ni pour vos alliés d'aujourd'hui ni pour ceux potentiels de demain...
Mais voyons donc ce texte de plus près et essayons d'y déceler ce que vous (et nous) ont concocté vos charmants alliés !
On a pu dire que ce qu'il avait de plus inadmissible, y compris pour vous, c'est qu'il permettait au futur gouvernement d'obtenir la bénédiction de la constituante par la seule majorité absolue alors qu'il exigeait la majorité des deux tiers pour le censurer (c'est à dire pour le faire tomber) tout en accordant des pouvoirs "excessifs" au chef du gouvernement et en réduisant au minimum ceux du président de la république. Tout cela est vrai, mais il ne rend pas compte de toute l'étendue de l'entourloupe pour ne pas parler du désastre institutionnel qu'on nous prépare comme on va le voir immédiatement. On dit aussi que les articles qui posent problème sont l'article 5 (qui définit les modalités de l'adoption de la nouvelle constitution)  et l'article 8 (qui permet à l'assemblée constituante de déléguer dans certaines circonstances "tous ou partie de ces pouvoirs législatifs au chef du gouvernement" et qui stipule que telle décision est prise "à la majorité des membres" sans préciser quel type de majorité ; on suppose que, là aussi, c'est la majorité absolue, à moins que ce ne soit la majorité simple !). Tiens ! Et quid des autres ?
Le rôle du chef de l'état est réduit à celui d'un parapheur dont le paraphe n'est même pas indispensable (puisque au cas où il refuserait de signer une loi votée par la constituante, cette loi est votée une seconde fois dans les mêmes conditions et promulguée directement sans besoin de la signature du chef de l'état). Il est là pour parapher les lois émanant de l'assemblée constituante, ce qui peut se concevoir, mais aussi les décisions du chef du gouvernement sur lesquelles il n'a aucun pouvoir de contrôle ou de pondération (Pour toutes les nominations qui relèvent de ses compétences, il ne peut agir que sur proposition de ce dernier et avec son accord. En d'autres termes, aucune nomination à un poste important ne peut intervenir sans que la personne ne soit proposée par le chef du gouvernement et sans que la décision ne soit avalisée par ce dernier.). Non seulement, le président de la république est réduit au rôle de préposé à l'enregistrement (comme on disait du parlement sous le précédent régime qu'il n'était qu'une chambre d'enregistrement ou encore en anglais a rubber stamp) pour l'assemblée, mais il a exactement le même rôle par rapport au chef du gouvernement qui se trouve ainsi être, de fait, le véritable chef du pouvoir exécutif  sans conteste ! De ce fait, le chef du gouvernement qui coiffe le président de la république (et peut même se substituer à lui en cas d'incapacité temporaire selon l'article 14) et peut se voir déléguer tout ou partie des pouvoirs de l'assemblée constituante, peut pratiquement et beaucoup plus facilement qu'on ne le pense réunir dans ses saintes mains l'ensemble des pouvoirs exécutifs et législatifs. Et dire qu'on veut à tout prix mettre en place un régime parlementaire, soit disant, pour nous débarrasser à jamais des risques de dérive dictatoriale d'un régime présidentiel ! Les pouvoirs dévolus au chef du gouvernement ne sont pas excessifs ; ils sont simplement exorbitants et à même d'en faire... un khalife, un véritable commandeur des croyants au règne sans partage. Jugez-en par vous-mêmes ! C'est lui qui nomme les chefs d'état-major des armées (article 11.4), les "représentants diplomatiques" de l'état tunisien à l'étranger (11.9), les hauts fonctionnaires de l'état (11.10), le mufti de la république (11.11). L'ensemble de l'article 11 est censé énumérer les pouvoirs du président de la république, mais, en fait, la formule utilisée à chaque fois est "Le président de la république nomme sur proposition du chef du gouvernement et avec son accord...". En clair, c'est ce dernier qui nomme et le premier doit simplement signer la décision. Mais, ce n'est pas fini. Ce véritable Big Brother a également le pouvoir de "créer, modifier ou supprimer les ministères, les entités d'état, les offices, entreprises ou établissements publics ainsi que les services administratifs et en déterminer les prérogatives et compétences" (article 17). Rien de moins ! A ces fins, "il publie les décrets qu'il signe après concertation du gouvernement et information du président de la république" (ibid).
Sur la foi de ces dispositions, un scénario tout à fait possible (mais bien sûr, en partenaires loyaux et soucieux du consensus, les frères d'Ennahdha ne feront jamais de la vie une vacherie pareille à leurs alliés), Ennahadha n'aurait besoin que du soutien d'une vingtaine de députés d'autres partis (moins de la moitié de ce que leur assure la présente alliance de gouvernement avec Ettakattol et le CPR) pour faire passer ce texte "de consensus" et introniser son  gouvernement "d'intérêt (voire même d'unité) national(e)" où, en toute vraisemblance, ils se proposent d'occuper tous les postes importants et, une fois ce gouvernement en place, plus personne ne pourra le déboulonner, puisqu'il faudrait la majorité des deux tiers pour le faire tomber et qu'ils ont à eux seuls bien plus du un tiers des sièges. Et, si les alliés s'avisent de ne pas être en accord avec les choix du grand frère, monsieur Jebali n'aura qu'à supprimer les ministères occupés par les vaillants élus du CPR et d'Ettakattol ou à les modifier pour les chasser du gouvernement et en nommer d'autres bien à lui ! D'ailleurs, selon l'article 15, il est dans ses prérogatives de former le gouvernement et d'en "informer le président de la république" qui doit "immédiatement transférer le dossier du gouvernement ainsi formé au président de l'assemblée constituante". Selon ce scénario tendancieux qui ne laisse pas de doute sur la malveillance de son auteur, Ennahdha n'aurait besoin du soutien de ses deux alliés que le temps d'une dizaine de jours à deux semaines, juste ce qu'il faut pour faire passer le texte de loi portant organisation temporaire des pouvoirs publics et voter la confiance au gouvernement et après, tibqa 'ala khis yammi 'aïsha تِبْقَى عْلى خِيرْ يَامِّي عَايشَه !
Mais, attendez ! Ce n'est pas tout.
L'article 6 distingue deux types de lois : celles ayant un caractère "fondamental" et les autres qui sont dites "ordinaires". Les premières sont votées à la majorité absolue des membres de l'assemblée, alors que les autres sont votées "à la majorité des membres présents, à condition que les votes positifs ne soient pas moins du un tiers des membres de cette assemblée". Moi qui suis décidément friand de ces scénarios bizarres (mais pas tellement invraisemblables), je suppose que s'il prend, disons, les membres d'El Aridha et une quinzaine d'indépendants (ou même moins que cela, s'il y a quelques absences fortuites pour cause de maladie, d'un autre empêchement ou de simple manque d'intérêt comme il arrive dans toutes les assemblées du monde) de boycotter une séance plénière de la constituante, de sorte que le nombre des "membres présents" descende à 177 députés, pour que les 89 membres d'Ennahdha dont le sérieux et la discipline, c'est connu, sont exemplaires, puissent faire passer une loi qui n'est pas "fondamentale". Or, quel genre de lois entrent dans cette catégorie pas si importante pour qu'on exige, au moins, la majorité absolue à son adoption ? L'article 7 nous répond :
"Sont considérés des lois ordinaires les textes concernant :
- les modalités générales de mise en application de la constitution, à l'exception de celles qui relèvent des lois fondamentales ;
- la nationalité, l'état (le statut ?) personnel et les obligations ;
- la procédure auprès des différents types de tribunaux ;
- la détermination des crimes et délits ainsi que les peines applicables de même que les infractions pénales si elles sont passibles de peines de privation de liberté ;
(...)
- la détermination de l'assiette fiscale, du taux des impôts et des modalités de leur recouvrement, dans la mesure où ces fonctions ne sont pas déléguées au chef du gouvernement en vertu de la loi de finance ou des lois à caractère fiscal ;
(...)
- les prêts et les engagements financiers de l'état..."
Ainsi, il n'y aurait besoin que de la moitié des élus présents qui peut se limiter au un tiers de l'ensemble des élus pour modifier le code pénal ou le code du statut personnel afin d'interdire l'adoption, restaurer la polygamie, criminaliser la consommation d'alcool ou le port de la mini-jupe ou encore pour inscrire dans la loi pénale les peines édictées dans la charia (les fameux hudúd)...
Le même article 7 stipule que "la loi définit les principes fondamentaux régissant :
- le régime de propriété et des droits naturels ;
- l'enseignement ;
- la santé publique ;
 - le droit du travail et la sécurité sociale."
Mais, il ne nous dit pas sous quelle forme et selon quelles modalités ces lois sont promulguées...
Une fois en place, le gouvernement d'Ennahdha sera libre de tout contrôle autre que celui de ses propres élus.  Les seuls autres organes qui auraient pu prétendre à l'exercice d'une quelconque fonction de contrôle, de vérification ou de régulation, à savoir le tribunal administratif et la cour des comptes sont condamnés en vertu de l'article 4 à exercer leurs compétences "conformément aux lois et dispositions en vigueur concernant leur organisation, leurs attributions et leurs procédures." c'est à dire les "lois et dispositions" mises en place par monsieur Ben Ali car c'est bien ça "les lois et dispositions en vigueur" ou je me trompe ? Il n'y en a pas eu d'autres depuis l'avénement de messsieurs Mbazaâ et Ghannouchi (Mohamed) puis Essebsi ? Comme c'est curieux, on change toutes les règles désuètes du pouvoir prédateur et despotique sauf pour ces deux institutions de contrôle ! Probablement, on a estimé qu'elles pouvaient parfaitement remplir leurs fonctions comme elles ont dû bien les remplir sous Ben Ali...
Je suis obligé de m'arrêter là, faute de temps. En dépit de son caractère incomplet, ce bref survol montre à quel point nos amis d'Ennahdha sont animés de l'esprit de consensus et combien ils sont soucieux d'associer toutes les parties au pouvoir durant la nouvelle phase de transition que le pays va vivre pendant les douze à dix-huit prochains mois comme il montre la cécité de leurs alliés "critiques" (la mienne est insignifiante à côté). Les premiers ne cessent de dire que le gouvernement, les postes, les modalités d'exercice de pouvoir ont peu d'importance en cette période justement à cause de son caractère transitoire, le plus important étant d'élaborer la nouvelle constitution et de parer au plus pressé sur un certain nombre de dossiers brûlants. Si c'est ce qu'ils pensent vraiment, pourquoi cet acharnement maniaque à confisquer tous les pouvoirs et à mettre toutes les cartes entre les mains de leur parti, de leur groupe parlementaire voire d'un seul homme qui est l'heureux élu de leur choix pour présider le gouvernement. Avec ce texte, monsieur Jebali peut envoyer aux oubliettes non seulement Marzouki ou Ben Jaâfar, mais même Rached Ghannouchi en personne...
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* : Comme on peut le voir, à part deux ou trois amendements de fond, le texte définitif adopté au bout d'une semaine de débats aura gardé l'essentiel de son orientation générale initiale et des ses dispositions les plus choquantes.
** : En fait, la version définitive en compte 28.

Wednesday, November 16, 2011

عبد السلام جراد وعبد الفتّاح عمر : جَزّارْ يعَظِّمْ على مْراقْزِي


ضَعُفَ الطّالِبُ والمَطلُوبُ.

Sunday, November 13, 2011

Indignation

Il n'y a pas de mots assez forts pour dénoncer cet affront. Il était salutaire que quelqu'un exprime toute l'indignation qu'aucune personne honnête ne peut ne pas éprouver face à un fait aussi sordide et cette dame a eu le courage et la lucidité qu'il fallait pour le faire. Je n'aime pas la vulgarité en général et j'apprécie encore moins qu'on en fasse un mode d'expression. Néanmoins, dans le cas d'espèce, je pense que le fait dénoncé est bien plus obscène que le plus obscène des mots que quiconque pourrait imaginer pour le dénoncer. Son obscénité n'a d'égale que le silence de toute la classe (comme il est mal placé ce terme pour désigner ceux qu'il est censé désigner !) politique tunisienne. Il aura fallu toute la lucidité, l'intégrité et la dignité de cette blogueuse avec la hargne et la rage qui en sont souvent les corollaires pour dénoncer l'innommable dans toute son indécence, dans toute son obscénité. Piètre consolation, certes, face à la médiocrité ambiante, mais, au moins, on sait que le pays n'a pas atteint le stade suprême de la putréfaction. Pas encore !

Monday, November 7, 2011

Chassez le naturel...

Période de congé oblige, quelque fonctionnaire ou technicien à la télévision nationale a eu le malheur de diffuser un ancien enregistrement de chants dits "liturgiques" sans se rendre compte que le "chanteur" concerné ne s'était pas contenté de chanter (les louanges du bon dieu) et qu'il avait fait ce que tout le monde faisait à l'époque (quand je dis tout le monde, j'entends bien TOUT LE MONDE, c'est à dire toute personne qui avait un rôle et/ou une présence publics quel que soit le rôle et quelles que soient la forme et les circonstances de la présence, mis à part la poignée de maudits que sont ces éternels opposants qu'on connaît). Patatras ! (Celui qui est devenu) L'innommable اللّي ما يتسمّاش a été nommé et qui plus est encensé. Quoi de plus naturel qu'un bon coup de balai pour chasser tous les coupables... comme au bon vieux temps ! Un scénario qui s'est produit plusieurs fois d'abord sous Bourguiba, chaque fois qu'un homme puissant du régime tombait en disgrâce. Ensuite après le coup d'état de Ben Ali, lorsque par une semblable étourderie ou par inadvertance on passait une séquence ou on prononçait une phrase qui était des plus naturelles à peine quelques heures ou quelques jours auparavant, même que c'est plutôt son absence qui choquait, devenue désormais indésirable *... Aujourd'hui, preuve que ce n'est que le "changement" (يَرحَمْ فُمُّك يا سي الباجي) dans la continuité, il a suffi qu'un pauvre bougre se soit laissé distraire par le dépit de ne pas avoir pu rentrer au bled passer l'aïd avec la grande famille ou par les remontrances de sa moitié pas du tout douce à cause du mouoton qu'il n'a pas acheté (si c'est un "lui") ou du nécessaire du grand festin du lendemain qu'elle n'a pas préparé (si c'est une "elle"), de manière à laisser passer le nom infâme et les invocations de circonstance qui s'y attachaient pour qu'on change la moitié des repsonsables et qu'on défère le "coupable" devant le conseil de discipline.
Pourtant, ils ont tous ou presque  psalmodié ce nom aujourd'hui devenu infâme et les louanges, incantations et prières qui ont avec des milliers de fois, à commencer par le grand patron actuel de la télévision qui a servi sous tous les régimes, tous les gouvernements et tous les noms nobles d'antan depuis devenus infâmes. Tous ou presque, je suis prêt à le jurer par ce dieu que je n'ai pas, le feront demain ou après demain, lorsque les nobles d'aujourd'hui deviendront infâmes à leur tour ou lorsque ce même noble d'hier devenu infâme aujourd'hui redeviendra (sait-on jamais ?) à nouveau noble demain. Pas plus tôt qu'hier, un commentateur sportif, minable des minables (comme on dit roi des rois) sommait l'un de ses invités de ne pas prononcer le nom entier d'un footballeur parce que ce dernier avait le malheur de se prénommer Zine El Abidine !...
Comment  conclure, sinon par cette fameuse sentence en arabe littéraire :
لئن لم تستح فافعل ما شئت
ou en bon arabe tunisien simplement خْزِيتْ !
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* : N'a-t-on pas banni des ondes cette chanson on ne peut plus innocentes de la chanteuse 'ulayya qui s'intitulait  هالزّين هذا لواش (Pourquoi autant de beauté !) dont l'auteur ne devait avoir au moment où il l'a écrite d'autre signification à l'esprit qu'une simple exclamation galante et qui ne pouvait savoir qu'un jour viendrait ou le maître du pays s'appellerait Zine (qui n'est d'ailleurs qu'un diminutif de Zine el Abidine) !

Monday, October 31, 2011

Le mur du çon (Droits d'auteur réservés au Canard Enchaîné)

Doctement franchi plusieurs fois ce soir sur les plateaux de la télévision nationale  par un expert ès démocratie, fondateur du Centre Al-kawakibi pour la transition démocratique, directeur exécutif de la Fondation Arabe pour la Démocratie*, excusez du peu !
1. "Ennadhdha n'a pas obtenu de majorité d'aucune sorte"


2. "Il paraît qu'Ennahdha est en train de tisser une alliance avec le CPR qui a obtenu 30 sièges. 90 + 30 = 120 sièges, ce qui leur donne une majorité relative simple".


Y a-t-il un juriste  dans l'arche de Noé pour remédier à mon ignorance en me redonnant la définition des termes "majorité simple" et "majorité absolue" ?
3. "Si c'est le même bord politique qui détient et le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, alors il n'est plus possible que le premier contrôle le gouvernement

et l'on retombe dans les travers du régime déchu".

Cette dernière déclaration a été répercutée par plusieurs invités.
dont le doyen  de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, professeur en droit public et sciences politiques ! **
Décidément, il faut chercher ailleurs que parmi les juristes ou c'est moi qui suis le dernier des idiots et le roi des ignorants...
 4. Enfin, le mea culpa personnel dûment prononcé (voir la note ci-dessous), dégustons ensemble cetter dernière perle parmi tant d'autres de science politique dont cette soirée a été particulièrement riche."La démocratie des partis, ce n'est pas de constituer un gouvernement lorsqu'on a la mjorité, mais bien d'opter pour une posture et une pensée de minorité." ! Sic. Qui comprend l'arabe verra tout de suite que j'ai fait de mon mieux pour offrir la traduction la plus fidèle possible de ce beau texte.

D'ailleurs, je vous ai choisi le meilleur de cette joute, mais si ces extraits vous ont mis l'eau à la bouche et que vous voulez voir l'intégralité du débat, vous n'avez qu'à cliquer ici.
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* : Très intéressant ce centre, à en juger de la composition de son Conseil des Gouverneurs.
** :    Pan sur le bec ! Cette fois, je me suis planté et il est de mon devoir d'être le premier à le signaler et de m'en excuser auprès de la personne lésée et des lecteurs. Le doyen est innocent de cette lumineuse assertion, d'où la rature (on peut toutefois lui reprocher d'avoir laissé débiter de telles insanités en sa présence sans les corriger comme l'y autorisait son savoir et son statut de spécialiste). A la lumière de cette dernière correction, la phrase qui suit perd toute valeur rhétorique et trouve tout son sens qui est à entendre au premier degré. Désolé ! Comme quoi, on n'est jamais assez prudent et il est tellement facile de se tromper, même pour les plus avertis et les plus humbles.

Sunday, October 30, 2011

On est les premiers, on est les meilleurs, on est les plus grands !

Par-delà la variété des forces politiques en compétition lors des dernières élections et la diversité de leurs orientations et leurs programmes respectifs, il est un point sur lequel elles se sont retrouvées dans une unanimité presque sans dissonances : c'est ce discours auto-laudatif sans la moindre réserve, sans la moindre mesure et sans la moindre relativisation. Nos élections ont été parfaites, exemplaires, extraordinaires, sans précédent par le taux record de participation, par le niveau élevé de civisme qui les a caractérisées, par le caractère exceptionnel de leur organisation et de leur transparence. Hier et encore aujourd'hui, on entend des descriptions dans la même veine pour rendre compte de la "révolution tunisienne". Dans un cas comme dans l'autre, on donne l'exemple à suivre aux autres et ils n'ont tous d'autre choix que de nous emboiter le pas dans un mélange d'admiration et d'envie. Les égyptiens, les libyens, même les européens et les américains voudraient tant faire aussi bien que nous et ne peuvent que nous imiter. Il n'est pas jusqu'au esprits les plus éclairés et les rationalistes les plus rigoureux qui ne se montrent incapables de résister à cette déferlante d'auto-satisfaction béate (voir à titre d'exemple certaines déclarations du président de l'ISIE). Dans un tel élan, toutes les divergences, toutes les différences sont momentanément gommées comme par enchantement pour faire place à l'exercice favori des tunisiens : le nombrilisme national consensuel.
A y regarder de plus près, en revoyant notre histoire politique, sociale, culturelle et même sportive, on verra que le syndrome de Narcisse est une constante dans tous nos jugements et toutes nos appréciations des événements et de nos propres réalisations réelles ou fictives. On a peut-être eu un seul poète qui soit vraiment sorti de l'anonymat, mais il est le plus grand, le plus doué de tous. On a eu un écrivain qui a sorti une pièce de théâtre, un roman, trois nouvelles et une poignée d'articles. Eh bien, il vaut tous les écrivains du monde arabe réunis qui n'étaient même pas capables de percevoir son génie. On a remporté un titre africain de football ; il vaut la demi-douzaine de titres dont les trois derniers successifs remportés par l'Egypte. On a fait une révolution ; elle a été plus remarquable et plus spectaculaire que la révolution française et la révolution russe (quant à celles chinoise ou iranienne, n'en parlons même pas !). Même nos défaites sont tournées en victoires et notre passif transformé en actif. On a subi sept invasions successives en deux mille ans ? Ce ne furent qu'autant de sources d'enrichissement humain et culturel qui font de nous aujourd'hui un peuple unique. Je ne parle pas de ce jour où, n'en croyant pas mes oreilles, j'entendis monsieur Hedi Nouira du temps où il présidait le gouvernement déclarer devant l'assemblée nationale que, certes, on avait un déficit budgétaire assez important, mais le déficit en question était somme toute un "déficit positif" !
Bien sûr, on peut rechercher des explications dans certaines données objectives, à commencer par le complexe du faible que trahit ce même discours dans certaines de ces formulations ("La Tunisie est un pays petit par l'étendue de son territoire et sa population, mais grand par ses hommes." ou encore "Nous sommes, certes, un pays pauvre, mais nous sommes riches de notre intelligence et notre génie."). Mais, quelle que sot l'explication, cette tendance peut se révéler et s'est même avérée en nombre d'occasions bien néfaste car elle nous empêche d'avoir une juste appréciation de ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous réalisons. En surestimant nos atouts, elle nous cache nos limites. En minimisant nos tares et nos défaites ou en les escamotant carrément, elle nous prive de la possibilité de les analyser, d'en comprendre les raisons et d'essayer sérieusement de remédier aux unes et de nous relever des autres. En entretenant l'illusion de notre excellence et de notre quasi perfection, elle nous enlève toute chance de progresser. De surcroit, cette manie qu'on a de se mettre en comparaison avec les autres et de sortir toujours gagnants de ces comparaisons nous détourne de cette démarche salutaire qui consiste à mesurer nos efforts et nos réalisations à l'aune de nos moyens et de nos besoins. Car ce qui compte à la fin, ce n'est pas tellement de savoir si l'on est premiers ou bons derniers, si l'on est les plus grands ou les plus petits, les meilleurs ou les pires en Arabie, en Afrique ou dans le monde entier, mais bien si l'on est ce que l'on doit et ce que l'on peut être sur la base de nos besoins et nos attentes d'une part et de nos moyens et nos capacités d'autre part.
Prenons le cas des récentes élections de l'assemblée constituante ! On a parlé d'une participation exceptionnellement élevée. En fait, Trois à quatre millions des tunisiens en âge de voter ne l'ont pas fait parce qu'ils ne l'ont pas pu ou parce qu'ils ne l'ont pas voulu, le nombre des votants ne dépassant pas la moitié de l'ensemble du corps électoral. On a dit que ces élections ont été exemplaires de correction et de transparence. Or, sans aller jusqu'à parler de fraude massive, tout le monde sait que ces élections ont été entachées de toute une série variée d'irrégularités plus ou moins graves dans leurs différentes phases : avant la campagne électorale, pendant la campagne et au moment de l'élection même. On a dit qu'elles ont atteint un haut niveau de civisme. Les seuls événements de Sidi Bouzid et le couvre feu qui y a été instauré quelques heures après la proclamation des résultats complets appellent à moduler sensiblement une telle affirmation. Il ne s'agit pas de dire pour autant que ces élections ont été un fiasco. Loin de là, on peut même dire qu'au vu de la lourdeur du passif; de la nature du contexte actuel et de l'absence de la moindre expérience locale sérieuse qui puisse servir de référence, on a de bonnes raisons d'être globalement satisfaits du bilan de ces élections et de considérer le processus relativement fiable et ses résultats suffisamment représentatifs de la physionomie politique de la Tunisie d'aujourd'hui dans les limites évoquées dans un article précédent, sachant que ces limites ne sont pas des moindres et qu'au-delà de telle ou telle imperfection à corriger c'est surtout à faire reculer ces limites qu'on doit s'employer dans un effort progressif et constant si l'on veut vraiment donner aux élections de plus en plus de sens et faire en sorte qu'elles jouent le rôle qui doit être le leur dans une vraie démocratie ou plutôt dans une démocratie idéale qui reste à trouver.
Un tel idéal n'est à l'évidence pas un objectif réalisable. Il n'est au mieux qu'un repère, une sorte de boussole, un horizon vers lequel on peut orienter nos pas pour que notre marche ait un sens, même si l'on ne doit jamais l'atteindre. Cerner les problématiques, prendre conscience des potentialités et des limites virtuelles et réelles, jauger les réalisations et les limitations de fait qui ont marqué notre expérience passée ou présente et ensuite concevoir des mesures concrètes pour faire mieux la prochaine fois vaut bien mieux que de se retrouver en chiens de faïence autour d'une table sur un plateau de télévision à chanter la geste de notre gloire et à snober le monde avec notre bravoure et notre sagesse sans égales.

Friday, October 28, 2011

Arithmétique et politique : اللِّي يِحسِب وَحدُه يُفضُلْ لُه

J'avais un grand père paternel que j'aimais beaucoup et dont je garde encore aujourd'hui, près de quarante ans après sa mort, de bons souvenirs qui remontent aux années de ma prime enfance. L'un de ces souvenirs concerne une locution d'origine berbère qu'il utilisait de temps en temps. Chaque fois qu'un arrangement ne lui plaisait pas parce que basé sur sur un mauvais calcul ou un calcul supposé minutieux mais sans grands effets, il disait avec dédain : حِسبِة يَقِّشْ (les égyptiens diraient حِسبِة بِرما et les français parleraient de comptes d'apothicaire).  Cette expression est l'un des rares vestiges de mon origine berbère aussi lointaine qu'hypothétique. Mais, par-delà la nostalgie qu'elle éveille dans mon esprit, je trouve qu'elle illustre assez bien la démarche des têtes pensantes qui nous ont concocté la savante et compliquée recette qui allait être appliquée pour départager les voix et distribuer les sièges à l'assemblée constituante à l'issue du dernier scrutin. A ce qu'il parait, certains parmi les mauvais perdants dont je parlais dans mon article précédent crient maintenant à la trahison et reprochent aux artisans de la loi électorale de les avoir trompés en leur "promettant" que le gagnant (dont l'identité ne faisait déjà guère de doute à l'époque) n'aurait pas plus de 25% des sièges. Etait-ce vraiment l'objectif (à peine) caché de ces "experts" de contenir un éventuel raz de marée islamiste en mettant au point une telle formule pour le mode de scrutin ou bien n'avaient-ils comme ils le proclament d'autres intentions que celle d'assurer un pluralisme maximal au sein de la constituante et de garantir un minimum de représentation pour les petits partis et les indépendants ? Dieu seul le sait.
Toujours est-il que s'il est un parti qui serait parfaitement en droit de crier à la triche et au trucage du mode de scrutin aujourd'hui (certains de ses responsables n'ont d'ailleurs pas manqué de le faire), c'est bien celui.... d'Ennahdha et nul autre parti, pour la simple raison que le mode adopté lui a fait payer ses sièges beaucoup plus cher que ceux des autres listes. Il n'y a qu'à juger par vous-mêmes en jetant un coup d’œil sur les résultats complets ventilés par circonscription. Vous verrez, alors, aisément qu'un siège d'Ennadhdha vaut en moyenne par son "pesant de voix" trois à quatre sièges de partis comme le PDP, Afek Tounes ou le MDS et pas moins d'une fois et demie à deux fois ceux du CPR ou d'Ettakattol ! Au risque de choquer quelques uns, je dirai même que ce mode de calcul me rappelle celui appliqué lors des échanges de prisonniers entre israéliens et palestiniens ! Quoi qu'il en soit et quelle que fût l'intention réelle des concepteurs de la loi électorale, sans leur formule magique, Ennahdha aurait eu plus de sièges qu'il n'en a aujourd'hui et aurait peut-être même atteint la majorité absolue sans peine si l'on avait appliqué une proportionnelle stricte. Toujours dans le même ordre d'idées, même si c'est dans une moindre mesure, la même constatation est applicable aux listes qui sont arrivées en deuxième et/ou en troisième position (selon les circonscriptions) après celles d'Ennahdha, comparées à celles qui ont occupé la dernière et/ou l'avant dernière position.
La dernière remarque confirmerait la bonne foi du législateur et la véridicité de l'intention de favoriser le pluralisme et de protéger les petites formations. Seulement, la formule retenue était elle la meilleure manière d'atteindre cet objectif supposé noble et, d'abord, ce souci était-il vraiment justifié ? Je n'en suis pas si sûr.
D'une part, s'il peut paraître légitime et même louable de rechercher un certain degré de pluralisme, surtout dans le contexte de la Tunisie d'aujourd'hui et celui plus particulier de l'élection d'une assemblée constituante qui requiert la plus large représentation possible de toutes les sensibilités, celui de favoriser les petits partis me paraît peu justifié, voire même mal venu, dans ce même contexte où certains de ces "petits partis" sont, en fait, des non-partis ! Le parti de Hamma Hammami, le MUP ou les mouvements national-démocrates sont des petits partis, mais pas ceux qui sont sortis de nulle part au lendemain du 14 janvier sans programme digne de ce nom ni base réelle. Il est vrai que la situation qui a prévalu au cours des décennies passées n'étaient guère favorable à la création de partis, même quand on avait un tel programme et que l'on disposait d'une telle base. Mais, cela n'a pas empêché ceux qui en avaient un tant soit peu de se former et d'exister malgré toutes leurs limites et leurs faiblesses, notamment leur faible représentativité. Cela n'implique, certes, pas pour autant qu'il fallait arrêter le compteur des partis à ceux qui existaient avant le 14 janvier, mais on ne pouvait pas raisonnablement imaginer que de vrais partis dignes de ce nom pussent se former et être sérieusement prêts à prendre part à des élections en l'espace de quelques mois. S'il fallait absolument assurer pluralisme et représentativité, mais aussi proximité, n'aurait-il pas été mieux indiqué d'opter pour un scrutin uninominal comme d'aucuns le réclamaient plutôt qu'un scrutin de listes ? La question mérite d'être posée d'autant qu'un tel choix n'aurait nullement empêché le scénario de candidatures individuelles issues des partis ou soutenues par ces derniers sans barrer la route à des candidats indépendants qui jouissent d'un certain capital de notoriété et de confiance au niveau local. Or, qu'a-t-on obtenu grâce à cette "proportionnelle au plus fort des restes", à part le "bridage" du succès d'Ennahdha et, dans une moindre mesure, la limitation de celui de Marzouki et Ben Jaâfar ? On a peut être évité au PDP et au PDM qui étaient loin d'être considérés comme des petits partis, surtout pas le premier, de sombrer complètement et éventuellement se retrouver sans le moindre siège. Mais, on a aussi et surtout involontairement contribué à cette énorme supercherie d'El Aridha, même si elle a déjà été rendue possible par l'absence de conditions pour la constitution de listes (ce n'est pas la démocratie, c'est un mélange de populisme et de naïveté qui frise le charlatanisme que de permettre à n'importe qui de se présenter à des élections de ce genre) et le manque surprenant de rigueur et de cohérence dans l'application des critères arrêtés pour la disqualification des candidats même quand ils ont été énoncés dans la loi même qui réglementait les élections (le dernier épisode de disqualifications de certaines listes d'El Aridha à l'exclusion de bien d'autres listes y compris les autres listes qui se sont présentées sous le même fanion, mais pas seulement, est éloquent). Hormis ce qui précède, on se retrouve avec un imposant groupe islamiste (qui aurait été même écrasant sans cette ingénieuse trouvaille du plus fort des restes), deux à quatre groupes minoritaires mais qui risquent de jouer un rôle déterminant dans le jeu d'alliances et d'équilibres au sein de l'assemblée de par l'importance relative du nombre de sièges qu'ils ont obtenus et dans la mesure où Ennahdha n'a pas atteint le seuil de la majorité absolue, en dépit de sa victoire spectaculaire et surtout incontestable (lequel ou lesquels de ces groupes joueront ce rôle déterminant et jusqu'à quel point ce rôle sera vraiment déterminant dépendra des alliances qui vont être tissées dans les prochains jours) et ensuite une bonne quarantaine de sièges répartis entre quatre partis ou coalitions ayant récolté chacun un maximum de cinq sièges et une myriade de listes avec chacune un seul siège n'ayant rien à voir les unes avec les autres sans la moindre chance de constituer une force d'aucune sorte. Il me fait rire, monsieur Mourou, lorsqu'il a invité Ennahdha à s'effacer et laisser les autres se coaliser pour gouverner et défier ces derniers de le faire. Aucune majorité de gouvernement n'est possible en dehors d'Ennahdha. A-t-on favorisé le pluralisme ? Pas du tout. A-t-on favorisé les petits partis ? Pas vraiment.
Une expérience et des leçons à méditer pour les élections futures.

Tuesday, October 25, 2011

Message aux perdants : si ça continue, je vais rejoindre Ennahdha !

Je vais commencer par rassurer mon (é)lectorat composé de quelques centaines selon moi,  quelques dizaines selon la police. Je ne risque pas de le faire et je ne pense pas que M. Ghannouchi et ses amis seraient enchantés par une telle recrue s'ils me connaissaient (bien sûr, ils ne me connaissent même pas ; mieux vaut vivre caché pour vivre tout court). Mais, je suis presque tenté, à voir le spectacle lamentable donné par ces messieurs-dames. On a là tous les symptômes bien connus de tout observateur averti des événements footballistiques. Si l'on perd, et bien sûr, on ne fait que perdre, c'est l'arbitre ou le terrain ou le climat ou le public ou les autres ou tous ces facteurs réunis. Si l'on gagne, c'est toujours hautement mérité. Si celui d'en face se plaint, c'est qu'il est mauvais perdant. Si c'est moi, quoi de plus naturel de faire valoir mes droits légitimes ! Si l'autre triche, c'est un salop, un riche à l'argent sale. Si, moi, je triche, c'est de bonne guerre, de l'entregent. Et jamais, au grand jamais, c'est moi le fautif. C'est toujours la faute aux autres. Il y a à peine deux ou trois jours, lorsque Ghannouchi a mis en garde contre la fraude électorale, on a dénoncé à l'unisson le mauvais joueur. Et voilà maintenant  que ceux-là mêmes aujourd'hui crient à la triche ! J'en ai entendu des vertes et des pas mures depuis hier, la palme d'honneur (j'ai failli écrire "la noix") revenant sans conteste à cet éminent universitaire qui déclarait avec un aplomb rarement égalé : "N'allez surtout pas croire que les résultats donnent le droit à n'importe quel parti de gouverner, de devenir le parti au pouvoir !". Ah, bon ! Quels que soient ces résultats ? Quel que soit le score du parti en question ? Pourquoi les avoir faites, alors, ces élections ? Juste pour la beauté du sport ? Pour donner l'exemple au monde entier qui attend le moindre geste de notre part, le moindre trait d'esprit pour nous imiter dès que revenu de son admiration ? Cela aurait valu même si le parti gagnant en question avait été le parti de monsieur J. ? Et, moi, idiot comme je suis, qui ai voté pour ce parti ! Lequel de nous deux est l'idiot de la famille ? Monsieur J. ou moi ? C'est à croire que parmi tout ce beau monde démocrate progressiste moderniste...etc, etc, seul Nejib Chebbi a un zeste de dignité ! 
يُوضَع سِرُّه في أتعَس خَلقُه - يسامحوني النّاس الاُولَى اللِّي ما خَلاّوْ شَيْ مْسَيِّيبْ في التَّصَرُّف باش ما نُقعُدْش نعاود في نَقِّة (كيما قاف المنقاله) خمِيسَه
Dans ce genre de batailles, comme dans le foot, le perdant n'a que deux alternatives : soit prendre son mal en conscience ou plutôt conscience de son mal et cesser un instant de se mirer en se pavanant  يُخزُر لْرُوحُه ويصَلّي عالنِّبي, prendre son courage à deux mains et se dire en pointant le doigt vers sa propre tête (l'anecdote veut que ce soit son corps ; désolé Fernand !) : "Là, là, on dirait qu'il y a quelque chose qui ne va pas, y'a comme un défaut !" soit pointer le doigt accusateur vers le costume ou le tailleur ou les deux et ne pas arrêter de gueuler et pester... jusqu'au prochain 5-0.
A bon entendeur !

Monday, October 24, 2011

Circulez, il n'y a rien à voir !

Ennahdha aurait gagné.
Si tel est le cas, il n'y a rien à faire ni à dire. Rien à faire sinon se soumettre à "la volonté du peuple", même s'il n'y a ni volonté ni peuple. On voulait des élections et on les a eues et la participation fut massive et tout le monde ou presque a pu voter en toute liberté. Quoi dire d'autre sinon tant mieux et tant pis ? Tant mieux pour les gagnants et tant pis pour les autres ! Même s'il y a eu manipulations. Même si certains ont été mystifiés ou induits en erreur. Même si d'autres croyaient ou ne pensaient pas. Même si certains ont acheté et d'autres ont vendu... Tant mieux pour les gagnants et tant pis pour les perdants ! Ils n'ont qu'à assumer leur choix ou leur non choix et porter leur croix. La démocratie, c'est aussi cela. Si les lendemains déchantent, si les actes ne suivent pas les paroles ou, pire, les démentent, si les moutons sont égorgés et mangés ou les billets de banque dépensés et qu'il n'y en a pas d'autres, enfin, si les consciences se réveillent et les yeux sont dessillés, tout ce beau monde n'a qu'à se rattraper à l'occasion de la prochaine élection si toutefois il y en a une. Et s'il n'y a pas de prochaines élections du tout, alors encore une fois tant pis ! On peut simplement attendre un autre demi siècle et payer le même tribut payé au cours du demi siècle précédent ou encore bien plus. Quant à ceux que cela n'arrange pas, eh bien, ils n'ont qu'à se révolter à nouveau !

Friday, October 21, 2011

Ma campagne électorale : spot 10

L'enseignement qui a fait plus de victimes que la prédation des Ben Ali et Trabelsi et leurs alliés et amis réunis et qui a pratiquement sacrifié une génération entière de tunisiens a besoin d'une refonte totale qui le transforme de fond en comble. Pour une fois et pour vous changer de ma longue prose aux phrases interminables, je vais me mettre au diapason des partis faisant campagne et présenter mes propositions sous la formes de points (enfin je vais essayer).

Ma campagne électorale : spot 9

Tantôt j'écrivais que l'enseignement était ce que je connaissais le mieux et pour cause ! Outre le fait d'avoir passé la moitié de ma vie à le recevoir  et un quart ou presque de cette même vie à le dispenser (ce qui peut ne pas être exceptionnel en soi), comme je l'ai expliqué ailleurs dans ce blog, c'est à l'enseignement que je dois absolument tout de ce que je suis et j'ai aujourd'hui et, croyez-moi, c'est loin d'être négligeable quand on sait ce que j'étais et j'avais au départ ! Or, en bon élève, au cas où je n'aurais pas su être un bon enseignant, je n'ai pas eu de mal à comprendre la leçon et à réaliser ce que l'enseignement peut apporter à l'homme ou ne pas lui apporter suivant la manière dont il est organisé et dispensé et selon le "contenu" qu'il véhicule. Une grande partie des maux de la Tunisie d'aujourd'hui trouve son explication, dans une large mesure, dans la nature de son enseignement. Le chômage qui a atteint des proportions effrayantes et pris un caractère chronique, l’oppression dans sa forme la plus abjecte subie si longtemps, la sclérose des esprits, la pauvreté de la pensée quand il ne s'agit pas d'absence totale de réflexion, l'égoïsme, le manque de civisme... Tout cela et bien plus est le fruit du type d'enseignement qu'on s'est donné ou plutôt qu'on a bien voulu nous donner.

Thursday, October 20, 2011

Ma campagne électorale - spot 8

La campagne touche à sa fin et il ne reste pas beaucoup de temps pour discourir sur l'avenir et ce qui doit advenir ou cesser d'être. Aussi serai-je obligé de bâcler le travail pour la plupart des questions qui restent, notamment celle de l'économie, pour lesquelles je vais me contenter ici de jeter quelques idées pêle-mêle et je réserverai mon dernier spot entièrement à la question que je connais et maîtrise le mieux qui est celle de l'enseignement. Il faut dire que je ne suis pas vraiment qualifié pour parler d'économie et encore moins pour proposer tout un programme sensé dans ce domaine (je sais que beaucoup de candidats pas plus qualifiés que moi n'hésitent pas à le faire, mais, moi, je ne suis pas candidat !) et quand je dis un programme sensé, j'entends par là autre chose que la promesse d'une "pension de chômage pour tous les sans emploi", "un revenu minimum à toutes les familles démunies" ou encore celle d'assurer "la gratuité des soins pour tous" sans me demander une seule seconde où je vais prendre l'argent pour le faire et, bien entendu, sans me soucier de l'expliquer à mes électeurs...

Wednesday, October 19, 2011

Ma campagne électorale : spot 7

L'intérêt pour le tourisme en tant qu'activité économique parmi d'autres n'a rien de répréhensible en soi, pas plus qu'il n'est une marque de sous-développement ou de précarité, surtout lorsque le pays qui s'y intéresse dispose d'atouts historiques, géographiques ou culturels qui peuvent favoriser une telle activité et lui servir de base. Des pays développés non des moindres d'Europe et d'ailleurs connaissent une activité touristique remarquable dont les Etats Unis, la France, l'Italie, sans parler des exemples plus proches de nous comme celui de l'Egypte ou du Maroc. Mais inclure le tourisme dans les plans de développement économique est une chose ; en faire une priorité absolue en est une autre.

Tuesday, October 18, 2011

Ma campagne électorale : spot 6

L'un des faits marquants du concert d'hypocrisie généralisée qui caractérise le discours politique en Tunisie depuis des mois, bien avant le début de la campagne électorale (voir les professions de foi des uns et des autres depuis le printemps dernier) est le pseudo consensus qu'on essaie de nous "vendre" de toutes parts sur un certain nombre d'éléments sacro-saints qui seraient immanents à la société tunisienne et dont il ne saurait être question d'y toucher sous peine de commettre le pire des impairs, la plus grave des hérésies. Or, rien qu'à énumérer les éléments en question et à les mettre côte à côte, on voit à quel point le "consensus" en question est artificiel et le discours qui s'efforce de l'imposer, du moins de le faire accroire, est stérile, combien la démarche est grossière et démagogique et, finalement, combien la pensée politique qui le sous-tend est pauvre. Trois choses se dégagent comme étant intangibles : "l'identité arabo-musulmane", le Code du Statut Personnel et le tourisme ! Une notion, une loi et une activité économique. Les faits historiques qui sous-tendent la première et qui lui sont de loin postérieurs remontent, au plus, à quatorze siècles dans un territoire dont l'histoire en compte le double. La deuxième date d'un demi-siècle et la troisième seulement d'une quarantaine d'années ! L'absurdité atteint son comble lorsqu'on voit le caractère parfaitement antinomique qui oppose ces trois éléments dont la coexistence n'a été rendue possible que par une politique du donnant donnant entre les deux pôles dits "moderniste" et "islamiste" (vous ne touchez pas aux "droits de la femme" et au tourisme, nous ne touchons pas à "l'identité arabo-musulmane" et vice versa) qui ne devrait donner le change qu'aux naïfs.

Sunday, October 16, 2011

أَسَعدٌ أَم سُعَيْدٌ ؟ في المقدّسات وحرّيّة المعتقد

لا يهمّني في هذا المقال الفحصُ عن مقاصد مخرجة شريط سنمائيّ لم أشاهده ولا أعتقد أنّي مُشاهدُه يوما لأنّي لا أحبّ أشرطة الصّور المتحرّكة (لكلّ امرئ عيوبه)، ناهيك عن الخوض في تأويل مدلول هذا المشهد أو ذاك من مَشاهده ؛ ولا يهمّني تخمين غرض القناة الّتي بثّته من بثّه، وشأنها عندي إلى الشّكّ والتّوجّس وسوء الظّنّ أدعى، ومَن ذا العاقل الّذي يُنزِّه أيّا ممّن نالوا مَرضاةَ الطّاغية الذّاهب وعِترتِه وتَمرّغوا في نعمائه ؟، فما بالك بالذّود عن أصحابها الّذين ما لبثوا أن انضمّوا إلى صفّ مُؤاخذيهم، يُسابقونهم إلى تقريع أنفسهم وتشنيع فِعلتهم صاغرين نادمين تائبين حيث لا تنفع توبةٌ... كما أنّي لن أخوض في أمر التّمثيل والتّجسيم وحُكمه عند أهل العقيدة وأصحاب المذاهب فضلا عن عموم أهل المِلَّة، وإن كان في جميع ذلك مجال واسع للقول، إلاّ أنّ أهل مكّة أدرى بشعابها...
سأُعرِض عن كلّ ما سلف وأكتفي بمُساءلة مفهوم "المقدّس" الّذي لا ينبغي المَساسُ به حسب السّاخطين والمحتجّين واللاّئمين والمُحرَجين ومدى إمكان تعايُشِ ذلك المفهوم مع مفهوم الحرّيّة لا سيّما حرّية الاعتقاد والفكر والتّعبير (وهي أهمّ من حرّيّة الإبداع) في الذّهن الواحد والخطاب الواحد، ذهنهم وخطابهم.
عادةُ المُجنَّدين للذَّود عن الإسلام وأهله في ديارنا وفي غيرها من الدّيار والرّبوع كُلّما أنكَروا قَولا أو عملا أن يسارعوا إلى رَجم القائل أو الفاعل بانتهاك "المقدّسات"، وأوّلُ ما يُحيّرُ المَرءَ في هذا المفهوم ما يحيط به من غموض وإبهام، أو لِنَقُل على الأقلّ إنّه مفهوم واسعٌ تكاد تَعدِل سِعَتُه سِعَةََ رحمةِ الرحمان ؛ فتلك المقدّسات قد تكون عقيدةً أساسيّة أو فرعيّة حينا وحُكما شَرعيّا حينا آخرَ وصورةََ عَلَمٍ من أعلام التّاريخ الإسلاميّ أو سِيرتَه حينا ثالثا، منها أركانُ الإسلام من إيمانٍ باللّه والملائكةِ والرُّسلِ واليومِ الآخِر وشَعائرَ وعباداتٍ، سَلّمْنا ؛ ومنها تَعالي النّصِّ القرآنيّ على أيّةِ قراءةٍ أو تأويلٍ فضلا عن النّظر أو المساءلة إلاّ ما ارتَضى لنا المُرتَضون، فَليَكُن ؛ ومنها الحُدودُ الّتي تعلمون، حَدُّ الكفر وحدُّ السّرقة وحدُّ الزّنى... ومنها قصّةُ الخَليقةِ ووجودُ الجنّ والمعجزاتُ والكراماتُ وصِفَةُ الأنبياء وسِيَرُ الصّحابة وإن ناقض بعضُها بعضا، وإن قاتل بعضُهم بعضا ؛ ومنها أحاديثُ الرّسول وأخبارُه كما رواها هؤلاء أو كما رُوِيَت عنهم عَشَراتٍ أو مئات أو آلافًا مُؤلَّفة... فهلاّ مَنْ يُعَدِّدُ لنا المقدّسات من كلّ هذا ومن غيره ممّا لا يجوز الخوض فيه أو حتّى مُلامستُه أو الاقترابُ منه ويَحصِرُها ويَضبِطُها فنعلَمَ أين تنتهي حُرّيتُنا إن كان لها مُبتدَأٌ أصلا ؟
قُلتُم تلك مقدّساتُ الإسلام وتونسُ دار إسلامٍ أو يُفتَرَضُ أن تكون كذلك لأنّ الأغلبيّةَ الغالبة من سُكّانها مسلمون، قلنا سَلَّمْنا، غير أنّ ثَمَّ قِلَّةً قَليلَة ليست على المِلَّةِ أو ليسَت على مِلَّةٍ، وسَواءٌ أكان شأنُها هذا أم ذاك فمقدّساتُها لا جَرَمَ غير مقدّساتِكُم أو قُلْ إنّ مقدّساتِكم ليست مقدّساتٍ عندّها، فهل تُلزِمونها ما لا يَلزَمُها ؟ ثمّ إنّ الإسلامَ عامّةً لا رَيبَ دينُ الأغلبيّة، ولا خلافَ بين المؤمنين به في تَقدُّسِ الذّاتِ العَلِيَّةِ والكِتابِ والرّسولِ والأركانِ والعقائد الأساسيّة، لَكِن ماذا عن الفروع والدَّقائق والتّفاصيل الّتي قد تَرَونَ فيها رأيًا ويرى غيرُكُم مِنكُم مَعشَرَ المسلمين رأيا، وتَعُدّونها مُقدَّسَةً في صورتِها الّتي ترون ويَعُدّونها مقدّسة في صورتها الّتي يرَون أو هم لا يُسبِغون عليها ما تُسبِغون من قداسةٍ، فما العملُ فيما يُقدِّسُ بعضُكم دونَ بعضٍ ؟ أَفَإسلامُ عائشَةَ أَم إسلامُ عَلِيّ وإسلامُ أبي حَنيفَةَ أم إسلامُ ابنِ حَنبَلٍ بَل إسلامُ ابنِ عبد الوهّابِ أم النَّبهانيِّ أمِ الشّيخِ راشدٍ، أَم هو إسلامُ رَهْطِ المُعتَدِلينَ والتَّقدُّمِيّين الّذين دَعَوا هُم الآخَرون إلى  احترام المقدّسات أَم ذاكَ المُعتَذِرِ الّذي "صُدِمَ في إيمانِهِ وأُحرِجَ بَينَ أهلِهِ" ؟
قد رأيتُكم كُلَّكم أو جُلَّكم تُعلنون التزامَكم بالدّفاع عن حرّيّة المعتقد والرّأي والتّعبير أو على الأقلّ احترامها قَدرَ حِرصكم على احترام المقدّسات أو صَونِها، وَلَستُ مكَذِّبا شيئا مِمّا تُبدون، ولَكِنْ باللّه عليكُم نَبِّؤوني أَنَّى لَكمُ الجَمعُ بينَ الأمرَين ؛ كيف لكم أن تَرعَوا أيَّ اختِلافٍ في المُعتَقَد وأنتُم تُؤمنون أنّ عقيدتَكم هي الحقُّ وما عداها باطلٌ وأنّكم وَحدَكم المؤمنون ومَن عداكم كافرون ؟ أَلَم يَأْتِ في كتابكم وعلى ألسِنَة أئمّمتكُم وفقهائكم أنّ شريعَتَكُم ناسِخَةٌ لِسائر الشّرائع جابَّةٌ لما قبلَها وأنّ تلك الشّرائع السّابقةَ قَد بُدِّلَتْ وحُرِّفَت كُتُبها ؟ فكيف يتأتّى لكم احترامُ عقائدِ أتباعِها الّذين لَم يُبَدِّلوها ويُنكِرون ما ادّعَيتُم عليهِم من تحريف وتزوير، بَل عِندَهُم أنّ كُتُبَهم وعقائدَهم هي الحقُّ وأنتم المزوّرون المحرّفون ؟ اِنسَوْا أو تَناسَوا تلك الشّابّة الأعجَمِيّة الّتي سوّلت لها نفسُها تشخيص العَليّ العزيز إلى حينٍ وخبّروني ما تقولون في قومٍ يَزعُمون أنّ الذَّبيحَ المُفتَدى هو جَدُّهم لا جَدُّكم وأنّهم هم خيرُ أُمَّة أُخرِجَت للنّاس، وآخرين إلاهُهم واحدٌ في ثلاثةٍ أو ثلاثةٌ في واحد، ابنٌ وأبٌ ورُوحٌ قُدُس، لا شَبَهَ بينه وبين إلاهكم الواحدِ الصَّمَدِ الّذي لم يَلِد ولم يُولَد، ألا تكون عقائدُهم الّتي يَجهَرون بها في كُتُبِهِم ومقالاتِهِم ومناسباتِهِم أَخرَقَ لمقدَّساتكم مِمّا حُيِّلَ لتلك البٌنَيَّة مِن خَيالٍ مِن تَرائي الخالقِ لها ومناجاتِها له ؟ هل تُراكُم تَدَعونهُم يُدَنِّسون مقدّساتِكم ويُشوّهون عقائدَكم احتراما لحقّهم في حرّيّة المُعتقَد أم تُخرِسونهم وتُحرقون كتٌبَهم صَونا لمقدّساتكم أو تَقتُلونهم حَيثُ تَثقِفونَهُم لِقاءَ ما اقتَرفوا مِن ذَنبٍ عظيم ؟ إمّا هذه أو تلك، فهيهاتَ أن تَجمَعوا بَين النَّقيضَين... لاحِظوا أنّي وقفتُ عند أهلِ الكِتاب ولم أذكُر أشياع بوذا أو مَن لا إلاهَ لَهُم البتَّةَ.
أَنْ تكونَ لَكُم عقائدُكم الّتي تُجِلُّونها وبها تُؤمِنون وتٌقَدِّسون منها ما تُقَدِّسون ولا تَقبَلوا فيها مُجادَلةَ مُجادِلٍ، فذاك ما لا يُنكِرُه عَلَيكُم إلاّ مُكابِرٌ أو سَفيهٌ، وإن كُنتُم قٍلّةً، فما بالُكُم وأنتم الأكثَرون ! أمّا أن تُلزِموها غيرَكم الّذي لا يؤمنُ بها أو يؤمن دونَ أن يَعُدَّها في عِداد المُقَدَّسِ الّذي لا ينبغي المَساسُ به أو تُكَفِّروه فتُحرِقوه أو تَذبحوه أو تُهدِروا دَمَه وأنتم تزعُمون أنّكم تقدّرون حرّيّة المعتقد وأنّكم لها حافظون فذا ظُلمٌ وبُهتانٌ مُبين ؛ أَم تقولون لهم اعتَقِدوا ما شئتُم على أن تحفَظوه في صدورِكُم ولا تَجهَروا به إلاّ أن تَعتَدوا علينا وعلى عقائدنا ومقدّساتنا، أَفَلا تَرَون كَيْفَ تَجهَرون بعقائدكم الّتي هي على نَقيضٍ من عقائدِهِم، بَل تَرمونَهُم بالكُفر والافتِراء والفِسق، أفَلَستُم مُعتَدين وبمقدّساتهم بَل بِهِم مُنَكّلين ؟
اُمكُثوا على عقائدكم وصونوا مقدّساتكُم بَينَكُم ودعوا الخلقَ للخالِق فيَلحَقوا بِكُم أو يَمكُثوا على عقائدهم ويَبقَوا على مُقَدّساتِهِم أو مُدَنّساتِهِم، وأَوفوا الوَعدَ الّذي كنتُم تَعِدون، أو سُلّوا سُيوفَكُم في وَجه كلِّ مَن خالَفَكُم واقتُلوهُم حيثُ ثَقٍفتُموهُم، فيَعلَمَ القَومُ أيَّ مُنقَلَبِ هُم غدا مُنقَلِبون.
 

Friday, October 14, 2011

Ma campagne électorale : spot 5

J'ai peut-être trop parlé de la constitution. Mais, il ne faut pas oublier qu'il s'agit de l'élection d'une assemblée constituante. Pourtant, ma revue des questions aura été loin d'être exhaustive. Je n'ai fait qu'aborder certains aspects de la constitution, faute de compétence, il faut l'avouer, pour aborder toutes les questions, mais aussi faute de temps et parfois de pertinence. Comme je n'ai cessé de le dire, je demeure très sceptique sur la portée effective des textes, quels qu'ils soient, qu'il s'agisse de lois, y compris la loi fondamentale, de chartes, de programmes, plans ou discours de toute sorte. Il ne peut s'agir, au mieux, que de référents, d'indicateurs, l'essentiel se décidant ailleurs, sur le terrain, au niveau des actions, chez les masses et les individus et, d'abord, dans les têtes.

Monday, October 10, 2011

Ma campagne électorale : spot 4

Au vu des développements précédents, la future constitution devra énoncer les principes d'un état de droit fondé sur les valeurs d'indépendance, de souveraineté du peuple, d'humanisme, de liberté, d'équité et d'égalité pour tous en droits et en devoirs sans distinction de sexe, de race, de couleur, d'origine, de religion ou de classe, garantissant les libertés fondamentales et les droits humains de base.

Friday, October 7, 2011

Ma campagne électorale : troisième spot

 Outre la définition du  régime politique, du cadre institutionnel, des composantes de l'état et des principes qui doivent régir leur fonctionnement et les rapports des uns avec les autres, une constitution est censée énoncer un certain nombre de fondamentaux, notamment en ce qui concerne les valeurs supérieures à défendre et à promouvoir, les droits à garantir dits droits constitutionnels et les différents ancrages tant historiques que géographiques dont, notamment, la fameuse question de l'identité et celle des liens d'appartenance et d'alliance.

Wednesday, October 5, 2011

Ma campagne électorale : deuxième spot

Comme il s'agit de l'élection d'une assemblée constituante, il importe d'abord de parler un peu de la constitution et du régime politique dont j'aimerais doter notre pays. Mais, n'attendez pas de moi que je vous propose un projet de constitution détaillé et complet, d'abord parce que je ne saurais pas le faire (Rappelez-vous ma déclaration liminaire !)et ensuite parce que cela déborderait largement le cadre d'un petit spot électoral de trois lignes... euh, de trois minutes. Il n'est même pas question que je vous esquisse ne serait-ce que les grandes lignes du régime de demain, principalement à cause du caractère limité de mon savoir pour ne pas dire de mon ignorance tout court que je ne saurais nier dans ce domaine, mais également pour une deuxième raison qui n'est pas tout à fait dénuée d'importance et qui n'est surtout pas inventée de toutes pièces juste pour occulter la première.

Tuesday, October 4, 2011

Ma campagne électorale

Non, je ne suis pas candidat à la constituante, quoique, à voir la tête de certains candidats et à lire et à entendre ce qu'ils ont dans le ventre, je n'aurais probablement pas été pire. D'ailleurs, c'est après avoir vu plusieurs spots à la télé où l'on venait présenter des textes mal écrits et/ou mal lus (Pauvre électeur, tunisien moyen au mieux porteur d'une maîtrise du genre made in China, pardon in Tunisia, qui vaut à peine un vrai bac ; je ne parle pas des bacheliers et des autres...) - Attention ! Il n'est pas dit que le scribe et le récitateur ne font qu'un ! - et avoir décidé que j'en avais assez vu et entendu, que je me suis dit, tant qu'à faire, autant se mettre à l'air du temps et offrir mes propres spots. Toutefois, je me contenterai du texte, faute de moyens logistiques pour le mettre en scène.

Premier spot

Citoyens, citoyennes ! 
(Que les dames m'excusent de ne pas les avoir mises en premier ! C'est une petite concession que je vous demande la permission d'accorder à mon identité arabo-musulmane et peut-être même africaine, mais je ne suis pas sûr pour la partie africaine, la première et la dernière, je vous le promets !)
Permettez-moi de commencer par un avertissement, أوّلها وفقه وعقابها سلامه : j'ai quelques idées que je vais vous exposer, mais je n'ai pas réponse à tout, d'abord parce que je ne sais pas tout, وما أوتيتم من العلم إلاّ قليلا ,  ensuite parce qu'il y a des choses qui me dépassent de loin et que je ne saurai faire à moi tout seul, sans le concours de beaucoup d'autres individus et groupes, y compris le vôtre. Il y en a même qui ne peuvent simplement pas se faire même avec le concours de tous ces gens réunis, comme par exemple le fait de donner des emplois à un demi million de chômeurs ou plus tout de suite, توّا توّا. Qui vous dit le contraire se paie votre tête. D'ailleurs, si je peux me permettre un petit conseil, pensez bien que celui qui vous promet le plus est à coup sûr celui qui fera le moins ! Si vous ne me croyez pas, vous m'en direz des nouvelles dans un an ou deux.
Mais laissons de côté l'histoire des emplois et le reste et finissons d'abord de définir le cadre général du contrat que je vous propose ! Pour ma part, je ne peux vous donner que ce que je possède et je ne peux parler que de ce que je sais ou crois savoir. Pour tout le reste, je m'en remettrai humblement à d'autres dont vous-mêmes, à leur savoir, leur sagesse et leurs efforts. Cela ne me dispensera pas de l'obligation de vous rendre des comptes, si vous m'accordez votre confiance d'électeurs, mais, alors, ma responsabilité se confinera à la limite de ce que j'aurai avancé.
Si cet arrangement vous convient, alors, on peut aller de l'avant.
Si ce discours vous plaît, retrouvez-moi au prochain spot !

Wednesday, September 28, 2011

Réflexions éparses

Elections
Que des élections aient lieu, c'est, certes, une bonne chose en soi. Encore faut-il voir leurs modalités, leur contenu et leur but. Monsieur Ben Ali a organisé plusieurs élections pendant son règne et l'on sait quelle valeur et, surtout, quelle fonction elles avaient. Que de telles élections soient de vraies élections libres et plurielles, c'est déjà mieux, bien mieux même. Mais, attention ! Cela ne suffit guère pour que ces élections constituent à la fois un  mécanisme de participation populaire réelle au choix des orientations politiques, économiques et sociales d'avenir et un moyen de contrôle et de sanction. Bien des conditions doivent être réunies pour que les élections jouent un tel rôle dans la vie d'un pays. Elles ont trait tant à la condition des électeurs (d'abord leur condition économique : dans quelle mesure ils sont à l'abri du besoin et, par là, inaccessibles à la corruption et au chantage, ensuite leur condition intellectuelle : quel niveau d'instruction ils ont, quelle culture politique, quelle conscience des enjeux et des implications du processus électoral pour la collectivité ?) qu'à celle des élus (dans quelle mesure ils représentent un véritable courant de pensée porteur d'un programme et d'une vision du monde cohérente qui corresponde aux intérêts et aux attentes d'une tranche plus ou moins importante de la population concernée ?). Bien entendu, la configuration parfaite qui verrait toutes les conditions requises réunies reste un idéal vers lequel on ne peut que tendre pour s'en rapprocher plus ou moins sans jamais l'atteindre. Il n'en serait pas moins utile ou, du moins, indicatif de se poser la question pour savoir la signifiance de la prochaine échéance électorale qui pointe dans moins d'un mois. Où en sommes-nous de cette configuration idéale ? Combien d'élections nous en séparent ? Avons-nous des chances un tant soit peu raisonnables de nous trouver à une distance acceptable de cet idéal dans un avenir prévisible ?

Wednesday, September 7, 2011

Pot pourri

بابل ونابل وحابل وقابل وهابل (ما قلتش قابيل وهابيل) وهات ماك اللاّوي

الزّميلة هذي يرحم والديها جابت لنا حكاية سعد وسعد اللّه، أما ما قالتلناش اش باش يصير في بَركَه بعد الحبس ؛ خلّي عاد من حكاية المْساعيد (جَمع مسعود أو بالأحرى جَمع المتعوس وخايب الرْجا) وطلعاتهم اللّي ما توفاش، الواد هاززنا (أحنا مش هوما) وهوما يقولوا حنّتنا في الأقدام وسعدنا القدّام، غير برك اعملولنا استفتاء... الحاصيلُه المهم  هيبة الدّوله في السْما، تي مِشُو في السما (مسلسل يفَكْرٍكْ في مسلسل)، في الـ..... فِمتَلاَّ.

Saturday, August 13, 2011

Je n'ai de leçons à donner à personne

Au fil des jours de mon dernier séjour au pays, j'ai accumulé les scènes et les anecdotes qui devaient alimenter une ou plusieurs chroniques sur ce blog à la rentrée (j'ai même pris des notes), toutes plus dégoutantes, plus choquantes, plus révoltantes les unes que les autres. Je me voyais redoubler de dépit et de rage impuissante de jour en jour. Rien n'allait, rien n'avait vraiment changé, il n'y avait vraiment pas de quoi jubiler et encore moins fanfaronner. J'ai  même  envisagé dans un élan de dignité nationale de passer au dialectal, le temps de vider mon sac de toutes les pourritures qui s'y étaient entassées, histoire de laver le linge sale en famille et de ne pas l'exposer aux étrangers...
Or, cela fait une bonne dizaine de jours depuis que je suis rentré et je n'ai rien écrit de ce que j'avais prévu de relater/dénoncer. Il est vrai que j'ai été hyper occupé les cinq premiers jours à  corriger les épreuves d'un livre à paraître (aucun rapport avec la Tunisie et ce qui s'y est passé). Mais, depuis, j'ai eu tout le loisir de le faire et je n'en fis rien. Aujourd'hui, ma décision  est prise après la lecture de ce billet (en arabe dialectal tunisien, même s'il n'y est question d'aucun linge sale) d'une consœur. Je ne dirai rien de tout ce qui m'a déplu, déçu, mis hors de mois, au cours du mois passé chez-moi parmi les miens simplement parce que je ne vaux guère mieux.
Non, rien ne va chez-nous. Rien n'a changé. C'est toujours la même médiocrité, la même mesquinerie, la mêmes incurie, la même méchanceté, la même mentalité, les mêmes esprits tordus, du garçon de café au haut responsable, en passant par le restaurateur, l'hôtelier, l'agent immobilier, le policier, le chef d'escale de la compagnie aérienne ou encore l'employé de la compagnie de téléphonie mobile, y compris le petit opérateur qui vous répond au téléphone et vous dit ne pas avoir de responsable et le responsable lui-même...  Car, c'est dans les esprits que tout se passe et non dans les bureaux de vote ou sur les plateaux de télévision. Rien ne va plus (déjà !). Tout n'est que morosité et indifférence entre monsieur Sebsi et les siens qui sont toujours aussi imperturbables, les instances et autres autorités et commissions, toutes grippées, toutes aussi inutiles les unes que les autres, l'évasion couverte de bienveillance de la madame Claude de chez-nous (la vraie, l'originale n'ayant pas autant de mal à se reprocher), la relaxe de Monsieur Sale, l'acquittement du Masrour de Ben Ali, les procès toujours aussi kafkaïens...
Oui, ceux qui sont sortis de leur coquilles hier, ceux qui ont exorcisé leurs peurs, oublié leur peti ego, ceux qui ont manifesté, ceux qui ont risqué, ceux qui ont bravé l'ogre, qui ont aidé, soutenu, secouru, qui ont soudain découvert leur humanité semblent s'être déjà rangé aujourd'hui. Ils ont peut-être oublié cet instant rare de lucidité, de grandeur et de générosité, tant ils ne donnent plus de la voix, ils ne font rien pour arrêter le reflux de la saleté, de la pourriture, de l'abus, de  l'hypocrisie, de la débrouille, tous refoulés l'espace de quelques jours ou de quelques semaines.
Certes. Mais, je 'ai le droit de faire aucun reproche à ces gens. Je n'ai surtout pas à leur donner des leçons parce que je n'ai rien fait de bon moi-même. Ni avant ni après. Et je n'ai même pas leurs excuses. Je n'ai pas à expliquer à mon enfant pourquoi il doit aller nu-pieds à son école ou pourquoi il ne peut pas y aller du tout ni à me soucier du prix du café et du paquet de cigarettes ni à me préoccuper de mes fins de moi qui commencent le cinquième jour de ce même mois ni encore d'être عقوبة ربّي, un ignorant bernable et manipulable à volonté. Non, je n'ai aucune de ces excuses. Pourtant, je n'ai rien fait qui vaille d'être brandi. Aucun acte de bravoure, aucun élan de générosité dont je puisse me prévaloir, que je puisse un jour raconter à mes petits-enfants. Quand je suis rentré, je n'ai fait que voir et revoir famille et amis. Je n'ai pas consacré un seul jour à la vie publique. C'est à peine si j'ai regardé les infos à la télé de temps en temps, une fois par semaine. Depuis le 13 janvier, depuis toujours, je n'ai rien fait d'autre qu'écrire avec plus ou moins d'assiduité, plus ou moins de pertinence, plus ou moins de véhémence dans ce cahier virtuel qui n'intéresse personne, des textes que même ma fille adolescente qui a fait le gros de sa scolarité dans des écoles françaises déclare incompréhensibles. Et aujourd'hui, à peine sept mois plus tard, alors que je n'ai rien fait d'autre et que cet acte, écrire dans un blog, surtout comme mon écriture et mon blog à moi, est ce qui illustre le mieux l'expression "masturbation intellectuelle", je suis déjà las d'écrire (d'où la référence à ce beau texte de Wallada).
Alors, autant se taire. Cela a au moins le mérite de la dignité, ou, à défaut, celui de la décence et, comme le dit un ami qui visite ce blog de  temps en temps, seul le silence est.

Thursday, July 7, 2011

Demain je rentre

Ce n'est pas à proprement parler l'antithèse du mouvement illustré par le film tunisien sur l'émigration clandestine dans la mesure où il ne s'agit ni d'un retour illégal ni de faire tout ce qui est humainement possible pour que ce retour soit définitif. Il ne s'agit ici que d'un retour au pays tout à fait provisoire et nullement clandestin (il est même annoncé en grandes pompes), le premier depuis novembre 2010. C'est l'heure des "vacances" au sens que donne tout bon tunisien à ce terme car, c'est connu, le tunisien ne prend un congé que pour travailler. Il ne travaille jamais mieux que lorsqu'il est en congé parce que, là, ce n'est pas pour l'état, la compagnie ou le patron qu'il travaille, mais pour son propre compte. Ainsi prend on congé, qui pour réaliser une avance décisive dans le chantier de construction de la maison de ses rêves, qui pour bien préparer un mariage, qui pour aller cueillir les olives, les amendes ou les dattes du lopin de terre légué par les ancêtres...
Pour le fonctionnaire international expatrié que je suis, aucun de ces projets n'est d'actualité (le mariage est consommé depuis belle lurette même si jamais bien digéré, les ancêtres dans leur extrême sagesse m'ont épargné toute corvée agraire ; quant à la maison, c'est ma propre sagesse qui m'a inspiré de ne pas la construire moi-même brique par brique). Inévitables, cependant, le tour de la famille et des connaissances, les visites de complaisance, les félicitations aux nouveaux mariés, aux nouveaux parents et aux nouveaux bacheliers, les dîners à n'en plus finir. Bref, rien de quoi écrire un poème. Mais, c'est le premier séjour en Tunisie sans Ben Ali, d'où cet écheveau de sentiments contradictoires où la curiosité se mêle à l'espoir (très infime, je dois dire), à l'appréhension, à l'impatience. Jusqu'ici, j'ai suivi la récente évolution de mon pays et des miens à travers les media, la blogosphère et quelques bribes d'échos rapportés par les quelques compatriotes de l'intérieur ou expatriés comme moi avec qui j'ai pu en parler. Un ami de retour d'un récent voyage à qui je demandais ses impressions m'a répondu : "Tu sais, on sent que ça a changé." et lorsque je lui ai demandé : "En bien ou en mal ?", il a répliqué : "Les deux."
Faut-il s'attendre à tout ? Je le suppose. Un nouveau souffle de liberté ? C'est sûr. Quelques signes de désordre ? C'est probable. Un peu plus d'insécurité que d'habitude ? J'espère bien que non. Les prémices fussent-elles des plus timides, d'une mentalité nouvelle qui promette un tant soit peu un dépassement possible des tares du passé ? Je l'espère de tout cœur. Un comité d'accueil de la police politique qui me demanderait des comptes sur tout ce que j'ai pu écrire dans ces colonnes au cours des cinq mois passés ? Je ne le pense pas car je ne suis qu'un autre illustre inconnu et personne ou presque ne lit ces élucubrations, à part quelques dizaines de mes semblables, probablement toujours les mêmes. Qui cela peut-il intéresser et, encore moins, effaroucher ? Non, impossible. Mais, au fait, il n'y a plus de police politique. Monsieur Rajhi l'a bien dissoute avant de partir et, malgré toutes les horreurs qu'il a pu raconter par la suite, il n'a quand même pas été jusqu'à affirmer qu'il ne s'agissait là que d'un bobard. Alors ?!

Sunday, July 3, 2011

A propos de l'épisode de l'AfricArt

Monsieur S. Ben Mhenni en parle dans un récent article où il appelle à analyser l'événement "avec beaucoup de calme, mais aussi avec beaucoup de lucidité". Mais s'il fait bien de poser une série de questions sur l'identité des agresseurs , "qui les organise (...), qui les mobilise", s'ils représentent "vraiment juste une toute petite minorité", sur la raison de la réaction timide et surtout tardive de la police et sur ce que les organisateurs de la projection auraient pu ou dû faire pour se protéger, il n'offre pas de réponses à ces questions tout à fait pertinentes et se contente de quelques exhortation à la vigilance, à la solidarité et à la résistance.
Or, je pense qu'il est, au moins, tout aussi important de rechercher les réponses. N'ayant moi-même pas pris part ni même assisté aux faits et ne disposant d'aucune information aussi bien sur le film et son contenu que sur son auteure, je vais tenter d'ébaucher des débuts de réponses qui restent cependant forcément provisoires et incomplets et, en tout cas, génériques.

Sunday, June 19, 2011

De la pertinence d'un pacte national

Vous l'aurez compris, ce qui m'a amené à poster cet article, c'est le débat qui occupe la scène politique depuis un certain temps et qui ne finit pas de rebondir, le projet prenant tour à tour différentes appellations, d'où le choix de me contenter d'utiliser le terme générique de "pacte" ou de "charte", les dénominations, loin d'être le seul aspect singulier de "la révolution tunisienne", étant peut-être même la marque par excellence de la singularité de cette "révolution" et, vous m'en excuserez, ce n'est là qu'une raison de plus pour moi de ne pas être capable de reproduire ces différents noms (parfois à coucher dehors) et de ne pas m'en émouvoir outre mesure.

Wednesday, June 15, 2011

Scandaleux

Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce que je viens de voir, tout à fait par hasard, faut-il le dire ? On savait que, comme dans des domaines-clés tels que l'économique ou le social, où la révolution au sens de transformation radicale n'est certainement pas à l'ordre du jour, il ne fallait pas s'attendre à des bouleversements remarquables dans celui de l'information. Bien sûr, ce secteur, comme tous les autres a pu, le temps de quelques jours ou de quelques semaines, connaitre de petits soubresauts, des hésitations voire même quelques velléités même timides de changement. Bien sûr, le festin des charognards à qui l'on a jeté en pâture toute une fournée de cadavres de requins pour offrir du spectacle à la plèbe et mieux protéger tous les autres requins bien en vie et bien portants et ceux qui ont à peine commencé à changer leurs dents de lait continue de battre son plein et il est loin d'être fini.

Wednesday, June 8, 2011

Le meilleur et le pire

Non, il ne s'agit pas de mariage, même si je m'empresse d'ajouter que je me méfie de toutes les associations que l'on vous demande de ne jamais défaire en présence de ces deux extrêmes (le mariage compris) comme on se méfie de la peste. Le meilleur et le prie dont je veux parler ici, ce sont ceux que vous procure le fait d'être associé à d'autres humains ou supposés tels dans l'appartenance à un même groupe ou à une même communauté, en l'occurrence, à un même pays.

Saturday, May 28, 2011

Un bon exemple de politique politicienne : le débat sur le report ou le maintien de la date des élections

Depuis une bonne semaine, depuis que la haute commission électorale, sitôt constituée, s'est résolument prononcée en faveur du report au 16 octobre des élections de la constituante initialement prévues pour le 24 juillet, plus aucun autre sujet n'occupe la scène politique et médiatique entre ceux qui avaient tant souhaité ce report jusqu'au dépit et au désespoir et qui voient aujourd'hui leur vœu miraculeusement exaucé et ceux qui ont toujours souhaité y aller au plus vite pour une raison ou une autre, les uns dénonçant une volonté de hold up de la part de ceux qui s'acharnent à vouloir maintenir à tout prix une date à laquelle personne d'autre qu'eux ne sera prêt, les autres criant à la trahison et au dévoiement de la révolution. Or, à y regarder de plus près, les deux camps ont tort et raison à la fois et ce qui gêne dans ce débat, c'est que le vrai s'y trouve mêlé au faux chez les uns comme chez les autres, le discours de surface ne renvoyant souvent, au fond, qu'à des calculs politiciens et à des intérêts électoralistes. Jugez-en vous-mêmes !

Monday, May 23, 2011

Sans Commentaire !

Tout est dans le titre et dans l'information rapportée sur ce lien...

Sunday, May 22, 2011

Monsieur !

Invité d'une émission sur la première chaine de la télévision nationale, monsieur Youssef Seddik, écrivain bien connu, racontait comment il avait écrit en 1987, à peine quelques semaines avant la prise du pouvoir par le Général Ben Ali et à la demande expresse de ce dernier, trois articles pour le journal La Presse sur le thème Islam et Politique, ce que je savais (enfin, je savais qu'il avait publié ces articles ; je ne savais pas que cela lui avait été expressément demandé par Ben Ali). Il a notamment expliqué comment il avait alors pris une position courageuse unique à l'époque en écrivant "monsieur Ghannouchi" pour parler de celui qui était déjà le chef du mouvement islamiste ! Et ça, en revanche, je ne le savais pas. Je veux dire que je ne l'ai pas remarqué, inconscient que j'étais de la portée politique et intellectuelle de l'usage de ce titre. Inconscient, je le suis toujours, moi qui on use et abuse en allant jusqu'à l'accoler au nom infâme de Ben Ali. Au fait, ne dit-on pas à quelque chose malheur est bon ? Tiens ! Si, par l'un de ces incroyables retournements de l'histoire monsieur Ben Ali devait l'un de ces jours se remettre en selle et reprendre les rênes du pays, je pourrais, alors, me prévaloir du courage exceptionnel et de la loyauté exemplaire dont j'ai fait preuve en n'hésitant pas à parler de "monsieur Ben Ali" alors que tout le monde l'insultait et le ridiculisait à qui mieux mieux... Décidément, on ne finit pas d'apprendre.

Qu'est-ce que je disais ?

Dans mon tout dernier article posté avant hier, j'écrivais :
Enfin, le risque ultime serait de formaliser et d'officialiser une situation censée être provisoire dans ses structures et ses modalités de sorte que le gouvernement en place cesse d'être provisoire ou de transition et que la prochaine échéance électorale soit renvoyée aux calendes grecques sous couvert de la "gravité des circonstances"...
La suite est connue de tous depuis quelques minutes. Je n'irai pas jusqu'à dire que le petit paragraphe cité plus haut aura été prophétique, pas encore en tout cas, mais, pour l'instant, on peut dire au moins que cela commence plutôt mal car quelles sont ces circonstances toutes nouvelles qui n'étaient pas connues jusqu'à il y a à peine deux ou trois jours lorsque le premier ministre déclarait aux médias français que le gouvernement avait la ferme volonté d'organiser l'élection de l'assemblée constituante à la date prévue et qui sont intervenues depuis pour infléchir cette volonté ? Monsieur Caïed Essebsi pourra toujours rétorquer qu'il avait aussi indiqué qu'une commission chargée de l'organisation de l'élection avait été créée et que c'était cette commission-là qui en avait désormais la responsabilité. Ladite commission, de son côté, en annonçant la nouvelle, s'est empressée de préciser qu'il ne s'agissait là "que d'une proposition" de sa part. Donc, du moins en théorie, le gouvernement, s'il le désire et si sa volonté est bien celle qu'avait professé son chef, peut toujours rejeter poliment la proposition en question et maintenir les élections à la date initialement annoncée...
Wait and see!

Friday, May 20, 2011

Lendemains incertains

Avec les pesanteurs et les atermoiements du gouvernement provisoire d'une part, les velléités revendicatives de tous bords et la situation quasi-marasmique de l'économie d'une autre, sans parler de l'insécurité rampante et de la situation particulièrement précaire à la frontière tuniso-lybienne, la situation n'était guère brillante, quelques mois après le renversement de monsieur Ben Ali. Or, voilà que vient s'ajouter à ce tableau déjà peu reluisant une donnée toute nouvelle, celle de la présumée infiltration dans nos territoires d'éléments armés dont les mouvements, l'équipement et le comportement tels que rapportés par les médias et les milieux autorisés ne présagent rien de bon sur leurs intentions. Encore plus que les individus ou groupes d'individus interceptés dans les régions du sud et du centre, le tout récent accrochage spectaculaire dans une ville du nord-ouest du pays donne une tout autre dimension à ce nouveau phénomène tout à fait inédit en Tunisie et dont on croyait jusqu'à maintenant que cela n'arrivait qu'aux autres (en Algérie sûrement ; peut-être aussi en Mauritanie, même si dans une moindre mesure ; à la rigueur au Maroc, mais sûrement pas en Tunisie).  Ce même caractère inédit autant que l'ampleur éventuelle du phénomène et sa portée en font déjà un motif de préoccupation suffisamment sérieux. La perspective d'une implantation plus ou moins durable d'activistes armés et violents dans le pays avec le climat de terreur effectif ou ressenti qu'elle peut induire n'est nullement rassurante pour une population qui, paradoxalement, serait encore plus aux abois qu'elle ne l'était avant le 14 janvier. Pis encore, elle risque d'être fatale à une économie déjà mal en point en achevant de dissuader, peut-être pour longtemps, les flux de touristes dont cette économie est devenue lourdement dépendante suite aux choix désastreux de quarante ans d'une politique aussi effrénée qu'irraisonnée, mais également ceux des capitaux étrangers dont on a tant besoin pour relancer l'emploi en attendant (et surtout en espérant) une profonde restructuration de notre économie et une révision radicale de nos choix de société.

Friday, May 13, 2011

La dernière trouvaille du gouvernement de transition

Voilà bientôt quatre mois depuis la chute de Ben Ali qu'on attend d'avoir le moindre procès digne de ce nom d'un quelconque individu ou groupe qui a de par ses agissements, lorsqu'il était au pouvoir ou qu'il avait les faveurs de ce dernier, porté préjudice au pays et à son peuple (à l'évidence, on ne peut considérer les poursuites pour consommation de stupéfiants ou pour opérations de change illégales comme répondant à la description de "procès digne de ce nom"). Quatre mois sans qu'aucune purge sérieuse ne soit entreprise dans les rangs de l'appareil d'état et de la haute administration de tous ceux qui ont été les protagonistes actifs du pillage de biens public et privés, dont la télévision nationale nous a livré quelques exemples édifiants dans sa série d'émissions-chocs, ni des longs couteaux de l'appareil de répression qui ont torturé, harcelé, calomnié des centaines, voire des milliers de dissidents, de militants ou de simples citoyens dignes qui pour tout crime ont simplement refusé de se joindre au concert des thuriféraires et autres bonimenteurs et enfin de ceux qui se sont illustrés par le zèle qu'il mettaient à casser du manifestant, tuant, blessant, estropiant, terrorisant, il y a quelques années dans le bassin minier, il y a quelques mois un peu partout dans le pays et, si ça se trouve, il y a à peine quelques semaines ou quelques jours à la Kasbah, à l'avenue Bourguiba et ailleurs, après que ce cher monsieur Rajhi ait "dissolu la police politique"...

Monday, May 9, 2011

A quoi bon se répéter ?

Un flou pas artistique du tout

Faut-il se réjouir de la dissolution de la police politique ?

Le gouvernement de la révolution ou celui du "changement" ?

Les acquis de la révolution

On se paie notre tête ?

Les trois vérités de monsieur Caïed Essebsi

Friday, May 6, 2011

Encore un qui ne sait pas se taire

Décidément, c'est la chose la mieux partagée entre politiciens et autres politicards tunisiens. En dépit des faits connus du passé et des lourds soupçons du présent sur le rôle que monsieur Kamel Ltaïef peut avoir joué auprès des puissants d'hier et continuerait de jouer auprès de ceux d'aujourd'hui, les allégations de monsieur Farhat Rajhi à ce sujet ne pouvaient être considérées, au mieux, que comme des allégations à prendre avec toutes les réserves d'usage. Or, non content de s'être trahi une première fois dans son accès de colère noire sur les ondes de Mosaïque FM (voir le lien dans l'article précédent), M. Ltaïef a remis ça sur l'antenne de Nessma TV cette fois-ci, à une heure de grande écoute. Nul besoin cette fois-ci d'une diffusion sur Facebook. Dans une nouvelle envolée, M. Ltaïef vient de déclarer le plus spontanément du monde que la période de 1987 à 1992 (période à laquelle il était soupçonné d'avoir été l'éminence grise du régime par qui passait toutes les décisions importantes et qui faisait et défaisait les gouvernements) a été "la période d'or" du régime de Ben Ali " أعز فترة في حكم بن علي". Période faste due à ses bons offices auprès du maître ! Tiens, je ne le savais pas. Et moi qui croyais savoir qu'entre autres hauts faits de la période en question figurait la falsification des premières élections "pluralistes" de "l'ère nouvelle" annoncées en grandes pompes, la plus féroce vague de répression politique que la Tunisie moderne ait jamais connue et, si ma mémoire ne me joue pas des tours, la condamnation par contumace dans l'affaire de la couscous connection de feu Moncef Ben Ali, le frère du président que ce dernier décida de soustraire à la justice française comme il décida de lui soustraire des années plus tard le petit neveu gâté voleur de yachts...

Thursday, May 5, 2011

La "bombe" de monsieur Rajhi

Ce fut un long silence au point que je ne me souviens plus du titre de ma dernière chronique ni de sa date. Les raisons de ce silence sont des plus banales. Occupations et soucis de la vie courante d'ordre professionnel ou privé qui non seulement m'empêchent d'écrire en ne me laissant pas le minimum de temps et de disponibilité mentale nécessaires à cet exercice tel que je le conçois, mais ne me permettent même pas de suivre de près ce qui se passe ou ne se passe pas dans le pays, même si j'ai l'impression que c'est la dernière alternative qui est à retenir, ce qui m'amène à énoncer la deuxième raison. Bien sûr il y a eu le premier produit de l'instance de monsieur Ben Achour (sa dénomination officielle est autant pompeuse qu'insignifiante que je n'ai jamais su la retenir ni n'en ai eu envie) avec deux choix majeurs qui risquent d'avoir des conséquences néfastes, à savoir celui en faveur du scrutin de liste et la fameuse parité. Encore faut-il que le texte en question avec l'ensemble de ses options soit entériné par les instances du pouvoir provisoire et consacré dans un texte de loi officiel. Mais qu'y avait-il à dire alors que le mal était fait ou presque (en tout cas, si le projet devait subir quelque altération, elle ne concernerait probablement pas ses aspects les plus contestables et contestés qui, en toute vraisemblance, ne sont pas pour déplaire à M. Caïed Essebsi et consorts). Il y a aussi la sempiternelle cacophonie animée par les islamistes et autour d'eux (sempiternelle parce qu'elle ne fait que commencer et qu'elle m'a tout l'air d'être promise à un avenir florissant). Mais, là, sans avoir consacré un article à la question (j'en ai néanmoins consacré deux au thème "politique et religion"), je crois m'être déjà exprimé sur la question en des termes sans équivoque et ne pense pas avoir plus à dire sur ce chapitre. L'avenir (pas si lointain) se chargera de le faire pour ceux que ne suffit pas à convaincre ce que nous dit le passé récent et moins récent et le simple bon sens..
Il aura fallu qu'on publie la vidéo de l'ex-ministre de l'intérieur pour apporter une agitation réelle à la mare par ailleurs calme, en dépit de tous les gigotements mentionnés ci-dessus, et pour m'obliger à sortir de mon mutisme. Que nous apprennent les confessions de monsieur Rajhi et quelle signification leur accorder ?