Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Wednesday, March 2, 2011

Il a raté une occasion de se taire

Il s'agit de monsieur Chebbi qui a cru bon d'expliquer les raisons* de sa démission du gouvernement  et, bien que ce soit normal de le faire en pareille situation, je crois sincèrement qu'il aurait mieux valu pour lui d'en faire l'économie. En revanche, tant mieux pour l'opinion publique et les futurs électeurs qui, comme votre serviteur, ne savent pas grand chose sur le compte de ce monsieur et son parti - à supposer qu'il parle pour ce parti dont il est le numéro un - et à qui les précédentes "sorties" de monsieur Chebbi depuis qu'il est ministre (et même un peu avant) n'auraient pas suffi pour se faire une idée sur le personnage. 
Ainsi donc, monsieur Chebbi déplore le manque de consultation au sein du gouvernement, grief certes tout à fait justifié. Mais on suppose qu'il s'agit là d'un phénomène récent, sinon il n'aurait pas attendu aussi longtemps pour le clamer sur les toits et/ou démissionner. On peut aussi supposer que le manque, voire l'absence, de consultation a porté essentiellement sur les points évoqués par la suite par monsieur Chebbi et pour lesquels il a exprimé son désaccord total avec les décisions déjà annoncées ou sur le point de l'être. Or, si je comprends bien, ces points se résument en général dans le fait d'avoir "cédé à l'ensemble des revendications des adversaires du gouvernement" (sic) et plus particulièrement dans celui d'avoir abandonné le scénario d'élections présidentielles avant toute chose pour celui de l'élection d'une assemblée constituante. Tiens !
Ainsi donc ce gouvernement dit tantôt "d'union nationale", tantôt "de transition", tantôt "provisoire" est un gouvernement qui n'était ni d'unité ni provisoire ni transitoire, sinon comment pouvait-il avoir des "adversaires" auxquels il fallait tenir tête à tout prix. Ce n'était pas l'émanation d'un soulèvement populaire qui devait par conséquent mettre en œuvre les choix qui recueillent l'adhésion du plus grand nombre des masses populaires. Ce n'était pas un gouvernement de consensus et d'union qui ne pouvait représenter une sensibilité politique à faire valoir aux dépens de toutes les autres sensibilités. Ce n'était pas un gouvernement "de technocrates" qui avait pour mission de "gérer les affaires courantes" et qui n'était donc pas censé défendre une ligne politique déterminée et un programme à long terme. Il était l'opposé de tout cela et c'est pour cela qu'il avait des "adversaires" qui pouvaient se compter par des centaines de milliers de personnes capables de penser et de s'exprimer et qu'il fallait envoyer balader ! C'est bon à savoir. Mais n'aurait-il pas mieux valu ne pas attendre sa dissolution ou du moins son effritement de fait pour nous le faire savoir ? Ainsi, donc, toutes les critiques qui ont été formulées dans ce sens, y compris dans les colonnes de ce blog (notamment sur le fait que le gouvernement en question semblait gérer des domaines tels que l'économie et la politique étrangère comme s'il devait être là pour l'éternité كأنّه يعيش أبدا) étaient bien justifiées !
La première des perfides revendications de ces "adversaires" n'était autre que celle d'appeler à l'élection d'une assemblée constituante et qui voulait ainsi insidieusement contrecarrer le projet consistant à commencer par la tenue d'élections présidentielles ! Avant même d'entrer dans les mérites d'un tel projet, opposé à la revendication inconsidérée de la populace, on est en droit de se demander mais quand donc ce sage projet a-t-il été formulé, adopté et entériné ?  Par qui, au nom de qui ? Mais pas seulement. A quoi allait servir, dès lors, le travail de la commission "des réformes politiques" si le choix initial (qui va déterminer tous les autres choix par la suite) a déjà été fait ? Alors ceux qui qualifiaient cette histoire de commissions dont celle des réformes de mascarade et dont je ne faisais pas partie (autant j'avais des réserves sur la commission d'enquête sur la corruption, autant je faisais confiance à la commission de M. Ben Achour) exagéraient à peine ?! Et dire que l'un des deux qualificatifs du parti de M. Chebbi dans sa dénomination même est "démocrate" ! Drôle de démocratie.
Dans le scénario abandonné au plus grand dam de M. Chebbi, c'est le président de la république élu "en juin prochain" (ou juillet) qui aurait dissolu les deux chambres du parlement actuel et aurait appelé à l'élection d'une assemblée constituante. Curieux ! Et , en attendant que ladite assemblée fût élue et qu'elle eût élaborée la nouvelle constitution, il aurait gouverné sur la base de quelle constitution ce nouveau président ? Celle actuellement en vigueur, peut-être ? Quel gouvernement plus du tout provisoire il aurait constitué pour mettre en oeuvre quel programme dans le cadre de quelles structures  sous l'égide de quelles lois ?? Serait-il tendancieux de ma part de présumer que, le temps que la constituante aura été constituée et qu'elle aura fini son travail sur la constitution supposée définir le futur régime politique et sa nature, un régime présidentiel aura été (r)établi de fait et peut-être même de droit ? Au fait, puisque j'y suis et que je donne à fond dans le procès d'intention, autant  aller jusqu'au bout de mes idées malsaines et ajouter que monsieur Chebbi nourrissait peut-être le secret (?) espoir d'être à la place qu'il faut dans ce scénario de rêve pour mener le tout de main de maître...
Je vois que je vais déjà très loin. Alors, autant vous laisser méditer sur tout cela et démêler le vrai du faux dans ces élucubrations de râleur grincheux éternellement insatisfait et qui voit du mal partout.
* : Vidéo un moment perdue, mais heureusement retrouvée depuis. J'en garde une copie locale par précaution.

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