La fermeture de ces "lieux de débauche" semble être aujourd'hui avec les sit in et les caravanes de solidarité l'action la plus remarquable par son ampleur, son envergure géographique, sa détermination et son caractère systématique ; elle les battrait même d'une courte tête en termes d'endurance (les sit in sont apparemment finis, les caravanes, ce sera bientôt fini, mais pas les fermetures de bordels, en toute vraisemblance). En revanche, elle est la moins remarquée.
Certes, des voix réprobatrices (et d'autres défenderesses) s'élèvent de temps en temps ça et là, mais cela n'affecte en rien "le mouvement" et pour cause ! Ces actes révolutionnaires des temps modernes retiennent à peine l'attention des moyens d'information (il est vrai que je ne vis pas en Tunisie et que je ne les suis pas tous, mais je n'ai personnellement rien vu sur le sujet sur la Wataniya ou sur Nesma que je me suis trouvé contraint de suivre comme jadis je le fus avec Aljazeera). Ils ne semblent susciter aucune sorte de débat et ont encore moins amené "la majorité silencieuse" à sortir de son silence (je n'évoque même pas la possibilité d'un mouvement opposé de réouverture des bordels !). Quoi de plus normal ?, me direz-vous. Pourquoi faire grand cas de si peu de choses ? Qui cela peut-il émouvoir ? Que valent les personnes qui officient dans ces lieux ? Sérieusement, qui les fréquente ? Si ça se trouve, ceux qui le font leur rendent un éminent service, en les arrachant enfin à cette condition peu honorable, et nous en rendent un à nous aussi en nous débarrassant d'une pratique honteuse indigne de notre société évoluée et désormais émancipée (il faut dire qu'il y a des exceptions ; ainsi on a pu lire que ces lieux, certes peu recommandables, ont quand même le mérite de détourner les pulsions libidineuses incontrôlables qui ne connaissent ni foi ni loi et qui se seraient déchainées en l'absence de ces "traînées" sur nos femmes, nos soeurs et nos filles [sic]. Quelle horreur ! Dieu nous en préserve !)...
Certes, des voix réprobatrices (et d'autres défenderesses) s'élèvent de temps en temps ça et là, mais cela n'affecte en rien "le mouvement" et pour cause ! Ces actes révolutionnaires des temps modernes retiennent à peine l'attention des moyens d'information (il est vrai que je ne vis pas en Tunisie et que je ne les suis pas tous, mais je n'ai personnellement rien vu sur le sujet sur la Wataniya ou sur Nesma que je me suis trouvé contraint de suivre comme jadis je le fus avec Aljazeera). Ils ne semblent susciter aucune sorte de débat et ont encore moins amené "la majorité silencieuse" à sortir de son silence (je n'évoque même pas la possibilité d'un mouvement opposé de réouverture des bordels !). Quoi de plus normal ?, me direz-vous. Pourquoi faire grand cas de si peu de choses ? Qui cela peut-il émouvoir ? Que valent les personnes qui officient dans ces lieux ? Sérieusement, qui les fréquente ? Si ça se trouve, ceux qui le font leur rendent un éminent service, en les arrachant enfin à cette condition peu honorable, et nous en rendent un à nous aussi en nous débarrassant d'une pratique honteuse indigne de notre société évoluée et désormais émancipée (il faut dire qu'il y a des exceptions ; ainsi on a pu lire que ces lieux, certes peu recommandables, ont quand même le mérite de détourner les pulsions libidineuses incontrôlables qui ne connaissent ni foi ni loi et qui se seraient déchainées en l'absence de ces "traînées" sur nos femmes, nos soeurs et nos filles [sic]. Quelle horreur ! Dieu nous en préserve !)...
Peut-être ou, même, soit ! Je veux bien me ranger à ces arguments. Après tout, je ne compte pas une seule de ces personnes peu recommandables parmi mes parentes, mes amies ou même mes connaissances. Ci mancarebbe هذاك اللّي مازال ! Si j'ai pu fréquenter leurs "maisons" et faire appel à leurs services, cela ne s'est pas produit plus d'une ou deux fois dans ma vie (ne le dites surtout pas à ma femme et à mes enfants !) et la dernière fois doit remonter à trente cinq ans. En plus, j'ai une femme, une fille et plusieurs sœurs à protéger. Alors ? Mais le petit emmerdeur en moi qui cherche toujours des complications et voit du mâle partout tient quand même à (se et à vous) demander : mais qui diable est l'auteur de cette action, somme toute louable et, pourquoi pas ?, hautement civique et quelles sont ses motivations ?
Quelques esprits malades comme le mien se hâteront de mettre ça sur le dos des islamistes. C'est d'autant plus tendancieux et très probablement infondé que ces derniers ne l'ont ni revendiqué ni annoncé dans leur programme (ils ne l'ont pas nié non plus et encore moins condamné, mais sont-ils obligés de le faire ?) et même si l'on a pu faire entendre ou voir des slogans ou des mots d'ordre qui sont les leurs, il peut facilement s'agir d'agitateurs cherchant à les discréditer ou, au pire, de militants de base incontrôlés, voire de simples citoyens agissant spontanément. Bien au contraire, les islamistes ne cessent de dire et de répéter à qui veut bien les entendre qu'ils sont en faveur de la démocratie, de la pluralité, de la tolérance, des libertés fondamentales et qu'il n'est nullement dans leurs intentions de toucher à l'ensemble des acquis sociaux, y compris le code du statut personnel. D'ailleurs, qu'est-ce que tout cela a à voir avec les prostituées et leurs bordels ?! Alors, pour le "qui", oublions !
Reste le pourquoi. Et, là, un esprit mal intentionné pourrait laisser entendre qu'il est plausible que ceux qui ont choisi la fermeture des bordels de Tunisie comme première action à entreprendre et qui s'y sont adonné avec un tel empressement, une telle frénésie, un tel acharnement et un tel souci d'exhaustivité le font parce que l'adultère est un interdit des plus graves et des plus répréhensibles, punissable de lapidation (ne me demandez pas dans quelle loi !). Il pourrait suggérer que d'autres interdits (pas la peine de dire lesquels, vous n'avez qu'à consulter la littérature adéquate) et les lieux et/ou instruments qui les rendent possibles devraient subir le même sort. Il pourrait même renchérir que la liste des interdits renvoie au credo de base de ces pauvres islamistes qu'on s'acharne à diaboliser quoi qu'ils disent et quoi qu'ils ne fassent pas et, qu'à y regarder de près, il n'y aurait pas la moindre place selon ce credo même pour ces principes, ces pratiques et ces "acquis" que ces mêmes islamistes se sont engagés, la main sur le coeur, à respecter...
Fadaises que tout cela et élucubrations d'un oiseau de mauvais augure ! Allez donc consulter le Coran, la tradition du prophète, les fatâwa des fuqahâ et jusqu'aux écrits de monsieur Ghanouchi (Rached, pas Mohamed) et ses amis dans leurs livres et leurs organes et vous verrez que tout ceci n'est que calomnies et mensonges sans aucun fondement !
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