Je parle de la chaîne nationale (wataniya), cela s'entend, qui est censée être la propriété du peuple et sa voix parce que c'est lui qui la finance, rien qu'en réglant sa facture d'électricité tous les deux mois ; celles privées qui sont la propriété de tel homme d'affaires affairiste ou tel autre affaireux ne m'intéressent pas.
On sait qu'il est difficile de changer du jour au lendemain quand cet organisme a été sous coupe réglée depuis la nuit des temps de la Tunisie indépendante, qu'il a été vidé, bradé, piétiné..., que toutes les structures du pays ont du mal a bouger, que les moyens matériels et techniques, peut-être même humains aussi, sont limités, que les journalistes, y compris les plus honnêtes ou les moins compromis, n'ont pas eu le temps d'apprendre l'abc de leur métier sur le tas... On sait aussi que la volonté de bien faire ne manque pas, qu'on essaye, parfois réellement ,de faire de son mieux... N'empêche que le résultat est loin d'être suffisant et qu'on est au moins en droit de nous attendre à mieux, beaucoup mieux.
J'ai déjà regretté dans de précédentes chroniques l'absence de vrais reportages grandeur nature, réclamé d'autres soirées comme celle de Sidi Bouzid, regretté cette série de "témoignages" des hommes forts du passé dont on n'a que faire (même Sayah a eu droit à son heure de gloire !)... Aujourd'hui, toujours pas sur facebook, n'ayant pas accès aux journaux (ai-je vraiment perdu quelque chose ?), je suis un spectateur assidu du téléjournal à l'écoute des dernières nouvelles du pays et de sa "révolution". Au-delà du téléjournal, je suis toujours à l’affut, guettant quelque programme intéressant. Malheureusement, je suis souvent déçu ou, du moins, laissé sur ma faim et je ne trouve pas toujours les ressources nécessaires en patience et en tolérance pour faire passer ma déception et ma frustration. Je ne comprends toujours pas pourquoi par exemple on n'a pas droit à de vrais reportages qui rendent compte du vécu de ces petites gens qui souffrent le martyr au quotidien et pour qui, pourtant, tout le monde semble pris d'un soudain intérêt et de touchants élans de compassion. Pourquoi on ne s'arrête jamais plus longtemps que quelques dizaines de secondes sur leur misère, l'injustice et le dédain qui les entourent ? Pourquoi on ne leur donne jamais vraiment la parole ?
On nous informe sur bien des choses. Telle grève par ci, tel sit in par là... Mais pourquoi on ne nous a rien dit des zélotes qui ont entrepris des campagnes de fermetures de bordels ? Le sujet a-t-il été jugé moralement inapproprié pour en parler à la télévision ? A-t-on pensé qu'il s'agissait là d'une belle action civique dont il valait mieux, néanmoins, ne pas parler ? Sur le compte de ces autres zélotes qui sont allés vociférer devant des églises (et dire qu'il n'y a pas si longtemps on s'indignait de partout que les français ou les suisses ne veulent pas de marées de prieurs dans leurs rues ou de minarets dans leurs villes !), on n'a été "informés" que par le biais d'un communiqué officiel réprobateur du ministère de l'intérieur. Pourquoi n'est-on pas allé filmer la scène ? Pourquoi ne pas avoir demandé à ces "militants" de s'expliquer comme on a tendu les micros et les caméras à leur chef à son retour au pays pour qu'il nous dise qu'il ne sera pas candidat aux prochaines élections présidentielles et qu'il n'est là que pour "aider les jeunes" (Quels jeunes ? Les aider à faire quoi ?) ?..
Sinon, on nous sert volontiers des débats télévisés, tantôt avec la participation d'éminents universitaires de diverses disciplines appelés au chevet de cette Tunisie au travail décidément difficile, tantôt pour faire écho à tel ou tel mouvement revendicatif, à l'image de celui qu'on nous a proposé il y a deux ou trois jours mettant aux prises le représentant de la puissante compagnie de phosphate de Gafsa et les représentants des différentes communautés du bassin minier qui réclament des emplois. Le débat en question a été interrompu par le présentateur sans crier gare au bout d'une petite heure. Raison invoquée : "Le temps alloué à cette émission est épuisé.". On l'aurait cru volontiers si l'on ne nous avait servi immédiatement après un documentaire sur... les crimes les plus célèbres du monde ! Etait-ce vraiment une question de temps comme le disait ce présentateur qui n'arrivait même pas à cacher sa colère et son dépit face à la tournure prise par le débat en question ? Le même présentateur était-il fâché de voir que le débat n'aboutissait pas à un accord sur le champ entre les parties en présence (l'a-t-il sérieusement envisagé en préparant son émission ?!) ? Etait-il surpris et scandalisé à voir l'impétuosité de ses invités et la difficulté de les contrôler (Il n'aurait donc jamais vu un débat télévisé sur n'importe quelle chaîne française - ne nous dit-on pas tous les jours que la France est notre Mecque et que tout ce qui s'y fait est un modèle, le modèle pour nous ? - sans parler de ce spectacle simiesque qui passe tous les mardis soir sur une chaîne de télé que je n'ai même pas besoin de nommer) ? Ou bien a-t-il reçu l'ordre de couper court à toute cette mascarade de son pdg flambant neuf ou de ce ministre qui n'a pas jugé bon de faire le déplacement et qu'il a lui-même imprudemment mis "devant ses responsabilités" en début d'émission pour s'en excuser un peu plus tard ?
On sait qu'il est difficile de changer du jour au lendemain quand cet organisme a été sous coupe réglée depuis la nuit des temps de la Tunisie indépendante, qu'il a été vidé, bradé, piétiné..., que toutes les structures du pays ont du mal a bouger, que les moyens matériels et techniques, peut-être même humains aussi, sont limités, que les journalistes, y compris les plus honnêtes ou les moins compromis, n'ont pas eu le temps d'apprendre l'abc de leur métier sur le tas... On sait aussi que la volonté de bien faire ne manque pas, qu'on essaye, parfois réellement ,de faire de son mieux... N'empêche que le résultat est loin d'être suffisant et qu'on est au moins en droit de nous attendre à mieux, beaucoup mieux.
J'ai déjà regretté dans de précédentes chroniques l'absence de vrais reportages grandeur nature, réclamé d'autres soirées comme celle de Sidi Bouzid, regretté cette série de "témoignages" des hommes forts du passé dont on n'a que faire (même Sayah a eu droit à son heure de gloire !)... Aujourd'hui, toujours pas sur facebook, n'ayant pas accès aux journaux (ai-je vraiment perdu quelque chose ?), je suis un spectateur assidu du téléjournal à l'écoute des dernières nouvelles du pays et de sa "révolution". Au-delà du téléjournal, je suis toujours à l’affut, guettant quelque programme intéressant. Malheureusement, je suis souvent déçu ou, du moins, laissé sur ma faim et je ne trouve pas toujours les ressources nécessaires en patience et en tolérance pour faire passer ma déception et ma frustration. Je ne comprends toujours pas pourquoi par exemple on n'a pas droit à de vrais reportages qui rendent compte du vécu de ces petites gens qui souffrent le martyr au quotidien et pour qui, pourtant, tout le monde semble pris d'un soudain intérêt et de touchants élans de compassion. Pourquoi on ne s'arrête jamais plus longtemps que quelques dizaines de secondes sur leur misère, l'injustice et le dédain qui les entourent ? Pourquoi on ne leur donne jamais vraiment la parole ?
On nous informe sur bien des choses. Telle grève par ci, tel sit in par là... Mais pourquoi on ne nous a rien dit des zélotes qui ont entrepris des campagnes de fermetures de bordels ? Le sujet a-t-il été jugé moralement inapproprié pour en parler à la télévision ? A-t-on pensé qu'il s'agissait là d'une belle action civique dont il valait mieux, néanmoins, ne pas parler ? Sur le compte de ces autres zélotes qui sont allés vociférer devant des églises (et dire qu'il n'y a pas si longtemps on s'indignait de partout que les français ou les suisses ne veulent pas de marées de prieurs dans leurs rues ou de minarets dans leurs villes !), on n'a été "informés" que par le biais d'un communiqué officiel réprobateur du ministère de l'intérieur. Pourquoi n'est-on pas allé filmer la scène ? Pourquoi ne pas avoir demandé à ces "militants" de s'expliquer comme on a tendu les micros et les caméras à leur chef à son retour au pays pour qu'il nous dise qu'il ne sera pas candidat aux prochaines élections présidentielles et qu'il n'est là que pour "aider les jeunes" (Quels jeunes ? Les aider à faire quoi ?) ?..
Sinon, on nous sert volontiers des débats télévisés, tantôt avec la participation d'éminents universitaires de diverses disciplines appelés au chevet de cette Tunisie au travail décidément difficile, tantôt pour faire écho à tel ou tel mouvement revendicatif, à l'image de celui qu'on nous a proposé il y a deux ou trois jours mettant aux prises le représentant de la puissante compagnie de phosphate de Gafsa et les représentants des différentes communautés du bassin minier qui réclament des emplois. Le débat en question a été interrompu par le présentateur sans crier gare au bout d'une petite heure. Raison invoquée : "Le temps alloué à cette émission est épuisé.". On l'aurait cru volontiers si l'on ne nous avait servi immédiatement après un documentaire sur... les crimes les plus célèbres du monde ! Etait-ce vraiment une question de temps comme le disait ce présentateur qui n'arrivait même pas à cacher sa colère et son dépit face à la tournure prise par le débat en question ? Le même présentateur était-il fâché de voir que le débat n'aboutissait pas à un accord sur le champ entre les parties en présence (l'a-t-il sérieusement envisagé en préparant son émission ?!) ? Etait-il surpris et scandalisé à voir l'impétuosité de ses invités et la difficulté de les contrôler (Il n'aurait donc jamais vu un débat télévisé sur n'importe quelle chaîne française - ne nous dit-on pas tous les jours que la France est notre Mecque et que tout ce qui s'y fait est un modèle, le modèle pour nous ? - sans parler de ce spectacle simiesque qui passe tous les mardis soir sur une chaîne de télé que je n'ai même pas besoin de nommer) ? Ou bien a-t-il reçu l'ordre de couper court à toute cette mascarade de son pdg flambant neuf ou de ce ministre qui n'a pas jugé bon de faire le déplacement et qu'il a lui-même imprudemment mis "devant ses responsabilités" en début d'émission pour s'en excuser un peu plus tard ?
Quoi qu'il en soit, il était clair que les positions étaient irréductibles et que les antagonistes n'allaient pas s'entendre de sitôt. Alors, pourquoi a-t-on abandonné l'affaire aux oubliettes et ne pas avoir soufflé un seul mot depuis sur ce qui s'est passé à Tunis et dans les villes du bassins minier ?..
Autant de questions qui attendront peut-être longtemps des réponses et de vœux qui ne semblent pas devoir s'exaucer sous peu !
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