Décidément, je ne connais pas mon pays. Pas du tout ! Fonctionnaire international payé selon les normes internationales (mais aussi vivant en Europe avec son coût de la vie différent de celui de la Tunisie), je croyais qu'un devoir de décence m'obligeait à être le plus discret possible sur le niveau de mes revenus, la différence que je croyais suffisamment sensible pouvant choquer le commun des compatriotes qui travaillent et vivent en Tunisie.
Or, des bribes d'informations que j'ai pu glaner au cours des dernières semaines me montrent à quel point j'étais à côté de la plaque. Déjà, dans les tout premiers jours qui ont suivi la déchéance de la tête du régime, j'ai éprouvé un sentiment de gêne et de désapprobation en entendant un journaliste sportif connu se plaindre au cours d'une émission télévisée où il était interviewé par téléphone de ne toucher "qu'un million (de millimes, cela s'entend, soit mille dinars) après trente ans de métier". Je me disais que cela pouvait ne pas être suffisant selon les normes de la classe moyenne citadine et ne l'était même sûrement pas, mais cela risquait de scandaliser les pauvres gens de tous les Sidi Bouzid du pays qui n'ont pas de travail du tout et les membres du lumpen proletariat, notamment les jeunes filles et jeunes femmes qui travaillent dans des usines et ateliers textiles pour des salaires mensuels de moins de cent dinars. Plus récemment, à la faveur des sit in de la télévision nationale et de Tunisie Telecom, on apprend que certains employés de la télévision tunisienne (quand bien même il s'agirait de présentateurs vedettes, ce n'est tout de même pas CNN !) toucheraient jusqu'à 250 dinars... par jour. A Tunisie Telecom, la masse salariale d'une soixantaine de cadres dits "de spécialités rares" (jusqu'ici, je croyais la mienne qui compte à peine deux à trois milliers dans le monde entier, toutes combinaisons linguistiques confondues, suffisamment rare pour aider à justifier des salaires ou des honoraires relativement élevés) dépasserait trente millions de dinars (probablement par an, mais je vous laisse faire vos calculs pour déterminer le salaire mensuel moyen des ces messieurs-dames !). Ne parlons pas des entraineurs et des joueurs de foot, exemple connu de tous qu'on croyait une exception inexplicable dans le contexte d'un pays du tiers-monde ! Non, décidément, je dois rafraichir mes connaissances.
Or, des bribes d'informations que j'ai pu glaner au cours des dernières semaines me montrent à quel point j'étais à côté de la plaque. Déjà, dans les tout premiers jours qui ont suivi la déchéance de la tête du régime, j'ai éprouvé un sentiment de gêne et de désapprobation en entendant un journaliste sportif connu se plaindre au cours d'une émission télévisée où il était interviewé par téléphone de ne toucher "qu'un million (de millimes, cela s'entend, soit mille dinars) après trente ans de métier". Je me disais que cela pouvait ne pas être suffisant selon les normes de la classe moyenne citadine et ne l'était même sûrement pas, mais cela risquait de scandaliser les pauvres gens de tous les Sidi Bouzid du pays qui n'ont pas de travail du tout et les membres du lumpen proletariat, notamment les jeunes filles et jeunes femmes qui travaillent dans des usines et ateliers textiles pour des salaires mensuels de moins de cent dinars. Plus récemment, à la faveur des sit in de la télévision nationale et de Tunisie Telecom, on apprend que certains employés de la télévision tunisienne (quand bien même il s'agirait de présentateurs vedettes, ce n'est tout de même pas CNN !) toucheraient jusqu'à 250 dinars... par jour. A Tunisie Telecom, la masse salariale d'une soixantaine de cadres dits "de spécialités rares" (jusqu'ici, je croyais la mienne qui compte à peine deux à trois milliers dans le monde entier, toutes combinaisons linguistiques confondues, suffisamment rare pour aider à justifier des salaires ou des honoraires relativement élevés) dépasserait trente millions de dinars (probablement par an, mais je vous laisse faire vos calculs pour déterminer le salaire mensuel moyen des ces messieurs-dames !). Ne parlons pas des entraineurs et des joueurs de foot, exemple connu de tous qu'on croyait une exception inexplicable dans le contexte d'un pays du tiers-monde ! Non, décidément, je dois rafraichir mes connaissances.
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