Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Sunday, February 6, 2011

Il y a le feu !

Contrairement à la locution bien connue, et le plus grave, c'est que c'est littéralement le cas "au sens propre" comme on a malheureusement pu le constater au cours des deux à trois derniers jours à Sidi Bouzid, à Gafsa, à Kebili et au Kef (j'espère seulement que cette sinistre série noire va s'arrêter là). En d'autres termes, il est des choses qui doivent être entreprises dès aujourd'hui et que l'on aurait tort de remettre au lendemain.
Cesser d'accorder le bénéfice de je ne sais quel doute et une nième chance à tous ceux qui ont eu tous les bénéfices et toutes les chances possibles et imaginables. Ils sont bien plus nombreux qu'un président, les membres de sa famille et quelques ministres. Ils sont surtout plus redoutables parce que partout présents et parce que nettement moins visibles, à un tel point qu'on a beau jeu de venir nous dire qu'ils ont "les mains propres". Il suffit de nous dire cela et de nous raconter sans sourciller qu'ils sont riches d'une compétence et d'une expérience introuvables ailleurs et dont on ne peut se passer.
Cesser aussi de prendre plus de dix millions de tunisiens pour des ignorants et des bons à rien. Allons, messieurs ! Quand bien même ces gens auraient une quelconque compétence - On se demande bien laquelle. Comme si l'on choisissait les hommes pour leurs compétences avant ce jour ! -, vous n'allez pas nous faire l'affront de prétendre qu'il n'y a point de compétence en dehors de cette poignée de lèche-bottes et de profiteurs ! Ils sont combien ? Quelques centaines ? Plusieurs milliers ? Deux ou trois dizaines de milliers ? Vous ne croyez tout de même pas que les dix millions restants sont une masse de cancres et de ratés ! On sait que le niveau de notre enseignement est tombé bien bas au cours des vingt à trente dernières années, mais pas à ce point. Diantre ! il doit bien y avoir quelques tunisiens capables d'occuper un poste de gouverneur, de délégué ou de maire ou de diriger un poste de police qui n'ont pas les mains sales et qui n'ont pas pas non plus tendu la main à ceux qui ont les mains sales ! Et puis, messieurs les "technocrates" "compétents" et "expérimentés", commencez par apprendre vos propres leçons, et d'abord celle-ci : il n'y a pas longtemps, vous nous disiez que le pays tomberait en ruines si on le privait des "compétences" et de "l'expérience" des Rouissi, Moudhaffar, Jegham, Morjane et consorts. Vous avez bien fini par y renoncer, même à contre cœur. Et le pays ne s'en est pas porté si mal depuis, après tout ! Alors ?
Enfin, donner la voix aux gens et surtout aux sans voix. La télévision (celle nationale, cela s'entend ; les autres ne m'intéressent pas) a commencé à le faire après bien des hésitations, certes, avec des maladresses parfois et encore très timidement, mais c'est déjà ça. La radio fait probablement la même chose. Je ne sais pas pour les journaux parce que je ne peux les suivre de là où je suis... Tout cela est bon, mais il ne suffit pas. Il faut y aller carrément. La soirée à Sidi Bouzid doit être répliquée pour l'ensemble des régions du pays. Tous les ministres doivent suivre l'exemple de monsieur Baccouche et recevoir leurs "administrés (je préfère de loin le terme anglais de constituencies) et celui du ministre de l'intérieur racontant ses difficultés et ses déboires (mais pas sur une chaîne privée !)... 
Tirez les rideaux ! Ouvrez grands les volets, que les gens puissent vous parler et se parler entre eux ! Cela ne fera que du bien à tout le monde. Vous connaîtrez mieux leurs problèmes, leurs frustrations et leurs attentes. Vous verrez aussi qu'ils sont moins bêtes et moins incapables que vous vous obstinez à le croire et à essayer de nous le faire croire. Mais aussi, en le faisant, ils apprendront l'exercice de leur citoyenneté, le débat public et la seule véritable pratique démocratique digne de ce nom.

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