Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Sunday, February 27, 2011

Et maintenant ?

Autant j'étais conscient des défauts majeurs du gouvernement de monsieur Ghannouchi et convaincu de l'inadéquation de sa composition et de sa démarche avec les exigences du moment, autant je redoutais le scénario qui verrait ce gouvernement tomber sans qu'une alternative à la fois crédible et fiable n'ait été préparée. J'avouerai même que j'ai tant souhaité que ce gouvernement sache faire ce qu'il fallait pour éviter son propre naufrage et, éventuellement, celui du pays. Malheureusement, l'histoire ne se fait pas avec des "si" et, aujourd'hui, on en est bien là. Inutile de revenir sur les différents dangers qui nous guettent entre l'option militaire qui serait des plus néfastes, quoi qu'en puissent penser les naïfs et entre les forces occultes et moins occultes qui ont tout intérêt à nous ramener vers la situation d'avant le 14 janvier et il ne ferait aucune différence que cela se fasse avec et/ou sous d'autres noms.
Entre ces deux écueils, il ne reste guère beaucoup de choix, le problème principal résidant dans l'absence de mécanismes clairs et de structures opérantes pour la mise en place d'un gouvernement civil qui fasse l'objet  d'un large consensus et qui bénéficie d'appuis suffisants pour pouvoir tenir fermement les rênes du pouvoir et mettre en route la machine nécessaire à la transition.
Pour ce faire, il faudrait que le président par intérim soit à la fois prêt à assumer ses responsabilités et capable de le faire, ce dont je ne suis nullement sûr. Il faudrait ensuite trouver la personnalité susceptible par sa compétence, son expérience, ses qualités et ses relations avec les différents protagonistes de jouer le rôle du dirigeant fédérateur capable d'assumer les lourdes taches de cette étape. Autant que je puisse juger en fonction de ma connaissance de l'histoire du pays et des données actuelles, le nom qui correspond le mieux à ces critères est celui de monsieur Ahmed Mestiri. Son éloignement des cercles du pouvoir depuis près de quarante ans, son expérience politique certaine, sa bonne connaissance de la situation du pays et ses excellentes relations avec différents courants, sensibilités et personnalités politiques en font à mes yeux un candidat idéal.
Selon les dernières rumeurs, c'est un autre nom qui est mis en avant comme éventuel successeur à monsieur Ghannouchi. Il s'agit de M. Caïed Essebsi. Or, pour le moins qu'on puisse dire, il est loin d'avoir les qualités d'un Ahmed Mestiri et bien loin de correspondre au profil brossé ci-dessus. Wait and see!

4 comments:

  1. ;;;"que vais-je faire?";;;pardon, l'heure n'a jamais été à la plaisanterie...Mais à situation nouvelle, "réponse" inédite, à trouver ensemble, difficilement, dangereusement...

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  2. Il parait que l'ex Directeur de la sûreté ne serait pas très habile avec les complots. Je pense qu'avec toutes les théories de "sniper" et de "milices" qui circulent ces temps-ci, il risque d'être un peu secoué :D

    Il est vrai qu'il fait pas son âge, mais on dit que sa mémoire lui joue souvent des tours ... c a dire qu'en écrivant son livre-témoignage (500 pages tt de même), il aurait omis de revenir sur un épisode essentiel de sa carrière politique(1960-1970), probablement le passage le moins glorieux

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  3. Je n'ai pas lu son livre que j'ai bien vu en librairie il n'y a pas très longtemps, mais il n'avait aucun intérêt pour moi. Il n'est pas le seul, d'ailleurs. On dirait que tous les anciens ministres de Bourguiba ont quelque chose dans le ventre à sortir maintenant. Quoi qu'il en soit, on voit à quel point le Destour qu'il s'appelle RCD ou PSD est incontournable disons dans cette "transition" pour rester optimistes. Hier soir, Nessma a rediffusé une interview avec ce monsieur où il s'exprimait sur le passé et le présent et je peux te dire que cela n'a fait que confirmer mes appréhensions basées sur des souvenirs de jeunesse. Encore une fois, j'espère me tromper, mais je n'aime pas ce personnage et je peux même te (re)dire que je lui préfère de loin Ghannouchi. L'avenir immédiat me donnera tort ou raison.

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  4. sinon il a réalisé un entretien avec Michel Camau et Vincent Geisseren en 2002 qui a été ensuite publié dans "Bourguiba la trace et l’héritage". Il y a des extraits intéressants publiés sur ce Blog:

    http://samibenabdallah.rsfblog.org/archive/2009/05/24/beji-caid-essebsi-la-facette-repressive-de-l-ancien-ministre.html

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