Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Friday, January 14, 2011

La suite ?

L'annonce de monsieur Ghannouchi soulève plus d'une interrogation.
D'abord, il parle d'"incapacité provisoire" du président de la république à assumer ses fonctions et déclare en conséquence assumer lui-même ces charges à titre provisoire. Qu'est-ce que cela signifie ?
Provisoire jusqu'à quand ? En attendant quoi ?
Monsieur Ben Ali dont on dit qu'il a déjà quitté le pays, a-t-il quitté le pouvoir ou non ?
La question est d'autant plus pertinente que le premier ministre a promis la mise en œuvre des "réformes politiques, économiques et sociales qui ont été annoncées". Quelles réformes annoncées par qui ? A notre connaissance, la seule instance à laquelle cette vague formule peut renvoyer est le dernier discours télévisé du chef de l'état le soir du 13 janvier. Si monsieur Ghannouchi prend le témoin à titre provisoire, comme il a tenu lui-même à le souligner à deux reprises, jusqu'à ce que la situation se décante et qu'un "retour à la normale" soit possible avec, éventuellement, la reprise du pouvoir par le président momentanément disparu, on comprend.
Mais, ce n'est pas ce que le peuple descendu dans la rue qui a payé généreusement de son sang attend. Si c'est tout autre chose, encore une fois, peut-on sérieusement mettre en place un processus de changement politique radical tout en en confiant la charge aux hommes du régime dont les tunisiens ont éloquemment montré qu'ils ne veulent plus ?
Monsieur Ghannouchi a peut-être la réputation d'un homme intègre. Il est sûrement un technocrate. Mais il n'en a pas moins été à la tête du gouvernement au cours d'une bonne douzaine d'années. sans parler de sa carrière antérieure de ministre. Monsieur Mbazzaâ qui aura réussi le miracle de survivre à deux régimes successifs et semble, du moins pour l'instant, en passe de survivre au troisième n'est rien d'autre qu'un fantôme. Quant à monsieur Kallal. Plus qu'un simple vestige ou un instrument technique, il demeure l'un des personnages symboles de la face la plus sombre du régime de monsieur Ben Ali. Que peut-on attendre, dès lors, de tout ce beau monde ?

No comments:

Post a Comment