Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Saturday, August 13, 2011

Je n'ai de leçons à donner à personne

Au fil des jours de mon dernier séjour au pays, j'ai accumulé les scènes et les anecdotes qui devaient alimenter une ou plusieurs chroniques sur ce blog à la rentrée (j'ai même pris des notes), toutes plus dégoutantes, plus choquantes, plus révoltantes les unes que les autres. Je me voyais redoubler de dépit et de rage impuissante de jour en jour. Rien n'allait, rien n'avait vraiment changé, il n'y avait vraiment pas de quoi jubiler et encore moins fanfaronner. J'ai  même  envisagé dans un élan de dignité nationale de passer au dialectal, le temps de vider mon sac de toutes les pourritures qui s'y étaient entassées, histoire de laver le linge sale en famille et de ne pas l'exposer aux étrangers...
Or, cela fait une bonne dizaine de jours depuis que je suis rentré et je n'ai rien écrit de ce que j'avais prévu de relater/dénoncer. Il est vrai que j'ai été hyper occupé les cinq premiers jours à  corriger les épreuves d'un livre à paraître (aucun rapport avec la Tunisie et ce qui s'y est passé). Mais, depuis, j'ai eu tout le loisir de le faire et je n'en fis rien. Aujourd'hui, ma décision  est prise après la lecture de ce billet (en arabe dialectal tunisien, même s'il n'y est question d'aucun linge sale) d'une consœur. Je ne dirai rien de tout ce qui m'a déplu, déçu, mis hors de mois, au cours du mois passé chez-moi parmi les miens simplement parce que je ne vaux guère mieux.
Non, rien ne va chez-nous. Rien n'a changé. C'est toujours la même médiocrité, la même mesquinerie, la mêmes incurie, la même méchanceté, la même mentalité, les mêmes esprits tordus, du garçon de café au haut responsable, en passant par le restaurateur, l'hôtelier, l'agent immobilier, le policier, le chef d'escale de la compagnie aérienne ou encore l'employé de la compagnie de téléphonie mobile, y compris le petit opérateur qui vous répond au téléphone et vous dit ne pas avoir de responsable et le responsable lui-même...  Car, c'est dans les esprits que tout se passe et non dans les bureaux de vote ou sur les plateaux de télévision. Rien ne va plus (déjà !). Tout n'est que morosité et indifférence entre monsieur Sebsi et les siens qui sont toujours aussi imperturbables, les instances et autres autorités et commissions, toutes grippées, toutes aussi inutiles les unes que les autres, l'évasion couverte de bienveillance de la madame Claude de chez-nous (la vraie, l'originale n'ayant pas autant de mal à se reprocher), la relaxe de Monsieur Sale, l'acquittement du Masrour de Ben Ali, les procès toujours aussi kafkaïens...
Oui, ceux qui sont sortis de leur coquilles hier, ceux qui ont exorcisé leurs peurs, oublié leur peti ego, ceux qui ont manifesté, ceux qui ont risqué, ceux qui ont bravé l'ogre, qui ont aidé, soutenu, secouru, qui ont soudain découvert leur humanité semblent s'être déjà rangé aujourd'hui. Ils ont peut-être oublié cet instant rare de lucidité, de grandeur et de générosité, tant ils ne donnent plus de la voix, ils ne font rien pour arrêter le reflux de la saleté, de la pourriture, de l'abus, de  l'hypocrisie, de la débrouille, tous refoulés l'espace de quelques jours ou de quelques semaines.
Certes. Mais, je 'ai le droit de faire aucun reproche à ces gens. Je n'ai surtout pas à leur donner des leçons parce que je n'ai rien fait de bon moi-même. Ni avant ni après. Et je n'ai même pas leurs excuses. Je n'ai pas à expliquer à mon enfant pourquoi il doit aller nu-pieds à son école ou pourquoi il ne peut pas y aller du tout ni à me soucier du prix du café et du paquet de cigarettes ni à me préoccuper de mes fins de moi qui commencent le cinquième jour de ce même mois ni encore d'être عقوبة ربّي, un ignorant bernable et manipulable à volonté. Non, je n'ai aucune de ces excuses. Pourtant, je n'ai rien fait qui vaille d'être brandi. Aucun acte de bravoure, aucun élan de générosité dont je puisse me prévaloir, que je puisse un jour raconter à mes petits-enfants. Quand je suis rentré, je n'ai fait que voir et revoir famille et amis. Je n'ai pas consacré un seul jour à la vie publique. C'est à peine si j'ai regardé les infos à la télé de temps en temps, une fois par semaine. Depuis le 13 janvier, depuis toujours, je n'ai rien fait d'autre qu'écrire avec plus ou moins d'assiduité, plus ou moins de pertinence, plus ou moins de véhémence dans ce cahier virtuel qui n'intéresse personne, des textes que même ma fille adolescente qui a fait le gros de sa scolarité dans des écoles françaises déclare incompréhensibles. Et aujourd'hui, à peine sept mois plus tard, alors que je n'ai rien fait d'autre et que cet acte, écrire dans un blog, surtout comme mon écriture et mon blog à moi, est ce qui illustre le mieux l'expression "masturbation intellectuelle", je suis déjà las d'écrire (d'où la référence à ce beau texte de Wallada).
Alors, autant se taire. Cela a au moins le mérite de la dignité, ou, à défaut, celui de la décence et, comme le dit un ami qui visite ce blog de  temps en temps, seul le silence est.

Thursday, July 7, 2011

Demain je rentre

Ce n'est pas à proprement parler l'antithèse du mouvement illustré par le film tunisien sur l'émigration clandestine dans la mesure où il ne s'agit ni d'un retour illégal ni de faire tout ce qui est humainement possible pour que ce retour soit définitif. Il ne s'agit ici que d'un retour au pays tout à fait provisoire et nullement clandestin (il est même annoncé en grandes pompes), le premier depuis novembre 2010. C'est l'heure des "vacances" au sens que donne tout bon tunisien à ce terme car, c'est connu, le tunisien ne prend un congé que pour travailler. Il ne travaille jamais mieux que lorsqu'il est en congé parce que, là, ce n'est pas pour l'état, la compagnie ou le patron qu'il travaille, mais pour son propre compte. Ainsi prend on congé, qui pour réaliser une avance décisive dans le chantier de construction de la maison de ses rêves, qui pour bien préparer un mariage, qui pour aller cueillir les olives, les amendes ou les dattes du lopin de terre légué par les ancêtres...
Pour le fonctionnaire international expatrié que je suis, aucun de ces projets n'est d'actualité (le mariage est consommé depuis belle lurette même si jamais bien digéré, les ancêtres dans leur extrême sagesse m'ont épargné toute corvée agraire ; quant à la maison, c'est ma propre sagesse qui m'a inspiré de ne pas la construire moi-même brique par brique). Inévitables, cependant, le tour de la famille et des connaissances, les visites de complaisance, les félicitations aux nouveaux mariés, aux nouveaux parents et aux nouveaux bacheliers, les dîners à n'en plus finir. Bref, rien de quoi écrire un poème. Mais, c'est le premier séjour en Tunisie sans Ben Ali, d'où cet écheveau de sentiments contradictoires où la curiosité se mêle à l'espoir (très infime, je dois dire), à l'appréhension, à l'impatience. Jusqu'ici, j'ai suivi la récente évolution de mon pays et des miens à travers les media, la blogosphère et quelques bribes d'échos rapportés par les quelques compatriotes de l'intérieur ou expatriés comme moi avec qui j'ai pu en parler. Un ami de retour d'un récent voyage à qui je demandais ses impressions m'a répondu : "Tu sais, on sent que ça a changé." et lorsque je lui ai demandé : "En bien ou en mal ?", il a répliqué : "Les deux."
Faut-il s'attendre à tout ? Je le suppose. Un nouveau souffle de liberté ? C'est sûr. Quelques signes de désordre ? C'est probable. Un peu plus d'insécurité que d'habitude ? J'espère bien que non. Les prémices fussent-elles des plus timides, d'une mentalité nouvelle qui promette un tant soit peu un dépassement possible des tares du passé ? Je l'espère de tout cœur. Un comité d'accueil de la police politique qui me demanderait des comptes sur tout ce que j'ai pu écrire dans ces colonnes au cours des cinq mois passés ? Je ne le pense pas car je ne suis qu'un autre illustre inconnu et personne ou presque ne lit ces élucubrations, à part quelques dizaines de mes semblables, probablement toujours les mêmes. Qui cela peut-il intéresser et, encore moins, effaroucher ? Non, impossible. Mais, au fait, il n'y a plus de police politique. Monsieur Rajhi l'a bien dissoute avant de partir et, malgré toutes les horreurs qu'il a pu raconter par la suite, il n'a quand même pas été jusqu'à affirmer qu'il ne s'agissait là que d'un bobard. Alors ?!

Sunday, July 3, 2011

A propos de l'épisode de l'AfricArt

Monsieur S. Ben Mhenni en parle dans un récent article où il appelle à analyser l'événement "avec beaucoup de calme, mais aussi avec beaucoup de lucidité". Mais s'il fait bien de poser une série de questions sur l'identité des agresseurs , "qui les organise (...), qui les mobilise", s'ils représentent "vraiment juste une toute petite minorité", sur la raison de la réaction timide et surtout tardive de la police et sur ce que les organisateurs de la projection auraient pu ou dû faire pour se protéger, il n'offre pas de réponses à ces questions tout à fait pertinentes et se contente de quelques exhortation à la vigilance, à la solidarité et à la résistance.
Or, je pense qu'il est, au moins, tout aussi important de rechercher les réponses. N'ayant moi-même pas pris part ni même assisté aux faits et ne disposant d'aucune information aussi bien sur le film et son contenu que sur son auteure, je vais tenter d'ébaucher des débuts de réponses qui restent cependant forcément provisoires et incomplets et, en tout cas, génériques.

Sunday, June 19, 2011

De la pertinence d'un pacte national

Vous l'aurez compris, ce qui m'a amené à poster cet article, c'est le débat qui occupe la scène politique depuis un certain temps et qui ne finit pas de rebondir, le projet prenant tour à tour différentes appellations, d'où le choix de me contenter d'utiliser le terme générique de "pacte" ou de "charte", les dénominations, loin d'être le seul aspect singulier de "la révolution tunisienne", étant peut-être même la marque par excellence de la singularité de cette "révolution" et, vous m'en excuserez, ce n'est là qu'une raison de plus pour moi de ne pas être capable de reproduire ces différents noms (parfois à coucher dehors) et de ne pas m'en émouvoir outre mesure.

Wednesday, June 15, 2011

Scandaleux

Il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce que je viens de voir, tout à fait par hasard, faut-il le dire ? On savait que, comme dans des domaines-clés tels que l'économique ou le social, où la révolution au sens de transformation radicale n'est certainement pas à l'ordre du jour, il ne fallait pas s'attendre à des bouleversements remarquables dans celui de l'information. Bien sûr, ce secteur, comme tous les autres a pu, le temps de quelques jours ou de quelques semaines, connaitre de petits soubresauts, des hésitations voire même quelques velléités même timides de changement. Bien sûr, le festin des charognards à qui l'on a jeté en pâture toute une fournée de cadavres de requins pour offrir du spectacle à la plèbe et mieux protéger tous les autres requins bien en vie et bien portants et ceux qui ont à peine commencé à changer leurs dents de lait continue de battre son plein et il est loin d'être fini.

Wednesday, June 8, 2011

Le meilleur et le pire

Non, il ne s'agit pas de mariage, même si je m'empresse d'ajouter que je me méfie de toutes les associations que l'on vous demande de ne jamais défaire en présence de ces deux extrêmes (le mariage compris) comme on se méfie de la peste. Le meilleur et le prie dont je veux parler ici, ce sont ceux que vous procure le fait d'être associé à d'autres humains ou supposés tels dans l'appartenance à un même groupe ou à une même communauté, en l'occurrence, à un même pays.

Saturday, May 28, 2011

Un bon exemple de politique politicienne : le débat sur le report ou le maintien de la date des élections

Depuis une bonne semaine, depuis que la haute commission électorale, sitôt constituée, s'est résolument prononcée en faveur du report au 16 octobre des élections de la constituante initialement prévues pour le 24 juillet, plus aucun autre sujet n'occupe la scène politique et médiatique entre ceux qui avaient tant souhaité ce report jusqu'au dépit et au désespoir et qui voient aujourd'hui leur vœu miraculeusement exaucé et ceux qui ont toujours souhaité y aller au plus vite pour une raison ou une autre, les uns dénonçant une volonté de hold up de la part de ceux qui s'acharnent à vouloir maintenir à tout prix une date à laquelle personne d'autre qu'eux ne sera prêt, les autres criant à la trahison et au dévoiement de la révolution. Or, à y regarder de plus près, les deux camps ont tort et raison à la fois et ce qui gêne dans ce débat, c'est que le vrai s'y trouve mêlé au faux chez les uns comme chez les autres, le discours de surface ne renvoyant souvent, au fond, qu'à des calculs politiciens et à des intérêts électoralistes. Jugez-en vous-mêmes !

Monday, May 23, 2011

Sans Commentaire !

Tout est dans le titre et dans l'information rapportée sur ce lien...

Sunday, May 22, 2011

Monsieur !

Invité d'une émission sur la première chaine de la télévision nationale, monsieur Youssef Seddik, écrivain bien connu, racontait comment il avait écrit en 1987, à peine quelques semaines avant la prise du pouvoir par le Général Ben Ali et à la demande expresse de ce dernier, trois articles pour le journal La Presse sur le thème Islam et Politique, ce que je savais (enfin, je savais qu'il avait publié ces articles ; je ne savais pas que cela lui avait été expressément demandé par Ben Ali). Il a notamment expliqué comment il avait alors pris une position courageuse unique à l'époque en écrivant "monsieur Ghannouchi" pour parler de celui qui était déjà le chef du mouvement islamiste ! Et ça, en revanche, je ne le savais pas. Je veux dire que je ne l'ai pas remarqué, inconscient que j'étais de la portée politique et intellectuelle de l'usage de ce titre. Inconscient, je le suis toujours, moi qui on use et abuse en allant jusqu'à l'accoler au nom infâme de Ben Ali. Au fait, ne dit-on pas à quelque chose malheur est bon ? Tiens ! Si, par l'un de ces incroyables retournements de l'histoire monsieur Ben Ali devait l'un de ces jours se remettre en selle et reprendre les rênes du pays, je pourrais, alors, me prévaloir du courage exceptionnel et de la loyauté exemplaire dont j'ai fait preuve en n'hésitant pas à parler de "monsieur Ben Ali" alors que tout le monde l'insultait et le ridiculisait à qui mieux mieux... Décidément, on ne finit pas d'apprendre.

Qu'est-ce que je disais ?

Dans mon tout dernier article posté avant hier, j'écrivais :
Enfin, le risque ultime serait de formaliser et d'officialiser une situation censée être provisoire dans ses structures et ses modalités de sorte que le gouvernement en place cesse d'être provisoire ou de transition et que la prochaine échéance électorale soit renvoyée aux calendes grecques sous couvert de la "gravité des circonstances"...
La suite est connue de tous depuis quelques minutes. Je n'irai pas jusqu'à dire que le petit paragraphe cité plus haut aura été prophétique, pas encore en tout cas, mais, pour l'instant, on peut dire au moins que cela commence plutôt mal car quelles sont ces circonstances toutes nouvelles qui n'étaient pas connues jusqu'à il y a à peine deux ou trois jours lorsque le premier ministre déclarait aux médias français que le gouvernement avait la ferme volonté d'organiser l'élection de l'assemblée constituante à la date prévue et qui sont intervenues depuis pour infléchir cette volonté ? Monsieur Caïed Essebsi pourra toujours rétorquer qu'il avait aussi indiqué qu'une commission chargée de l'organisation de l'élection avait été créée et que c'était cette commission-là qui en avait désormais la responsabilité. Ladite commission, de son côté, en annonçant la nouvelle, s'est empressée de préciser qu'il ne s'agissait là "que d'une proposition" de sa part. Donc, du moins en théorie, le gouvernement, s'il le désire et si sa volonté est bien celle qu'avait professé son chef, peut toujours rejeter poliment la proposition en question et maintenir les élections à la date initialement annoncée...
Wait and see!

Friday, May 20, 2011

Lendemains incertains

Avec les pesanteurs et les atermoiements du gouvernement provisoire d'une part, les velléités revendicatives de tous bords et la situation quasi-marasmique de l'économie d'une autre, sans parler de l'insécurité rampante et de la situation particulièrement précaire à la frontière tuniso-lybienne, la situation n'était guère brillante, quelques mois après le renversement de monsieur Ben Ali. Or, voilà que vient s'ajouter à ce tableau déjà peu reluisant une donnée toute nouvelle, celle de la présumée infiltration dans nos territoires d'éléments armés dont les mouvements, l'équipement et le comportement tels que rapportés par les médias et les milieux autorisés ne présagent rien de bon sur leurs intentions. Encore plus que les individus ou groupes d'individus interceptés dans les régions du sud et du centre, le tout récent accrochage spectaculaire dans une ville du nord-ouest du pays donne une tout autre dimension à ce nouveau phénomène tout à fait inédit en Tunisie et dont on croyait jusqu'à maintenant que cela n'arrivait qu'aux autres (en Algérie sûrement ; peut-être aussi en Mauritanie, même si dans une moindre mesure ; à la rigueur au Maroc, mais sûrement pas en Tunisie).  Ce même caractère inédit autant que l'ampleur éventuelle du phénomène et sa portée en font déjà un motif de préoccupation suffisamment sérieux. La perspective d'une implantation plus ou moins durable d'activistes armés et violents dans le pays avec le climat de terreur effectif ou ressenti qu'elle peut induire n'est nullement rassurante pour une population qui, paradoxalement, serait encore plus aux abois qu'elle ne l'était avant le 14 janvier. Pis encore, elle risque d'être fatale à une économie déjà mal en point en achevant de dissuader, peut-être pour longtemps, les flux de touristes dont cette économie est devenue lourdement dépendante suite aux choix désastreux de quarante ans d'une politique aussi effrénée qu'irraisonnée, mais également ceux des capitaux étrangers dont on a tant besoin pour relancer l'emploi en attendant (et surtout en espérant) une profonde restructuration de notre économie et une révision radicale de nos choix de société.

Friday, May 13, 2011

La dernière trouvaille du gouvernement de transition

Voilà bientôt quatre mois depuis la chute de Ben Ali qu'on attend d'avoir le moindre procès digne de ce nom d'un quelconque individu ou groupe qui a de par ses agissements, lorsqu'il était au pouvoir ou qu'il avait les faveurs de ce dernier, porté préjudice au pays et à son peuple (à l'évidence, on ne peut considérer les poursuites pour consommation de stupéfiants ou pour opérations de change illégales comme répondant à la description de "procès digne de ce nom"). Quatre mois sans qu'aucune purge sérieuse ne soit entreprise dans les rangs de l'appareil d'état et de la haute administration de tous ceux qui ont été les protagonistes actifs du pillage de biens public et privés, dont la télévision nationale nous a livré quelques exemples édifiants dans sa série d'émissions-chocs, ni des longs couteaux de l'appareil de répression qui ont torturé, harcelé, calomnié des centaines, voire des milliers de dissidents, de militants ou de simples citoyens dignes qui pour tout crime ont simplement refusé de se joindre au concert des thuriféraires et autres bonimenteurs et enfin de ceux qui se sont illustrés par le zèle qu'il mettaient à casser du manifestant, tuant, blessant, estropiant, terrorisant, il y a quelques années dans le bassin minier, il y a quelques mois un peu partout dans le pays et, si ça se trouve, il y a à peine quelques semaines ou quelques jours à la Kasbah, à l'avenue Bourguiba et ailleurs, après que ce cher monsieur Rajhi ait "dissolu la police politique"...

Monday, May 9, 2011

A quoi bon se répéter ?

Un flou pas artistique du tout

Faut-il se réjouir de la dissolution de la police politique ?

Le gouvernement de la révolution ou celui du "changement" ?

Les acquis de la révolution

On se paie notre tête ?

Les trois vérités de monsieur Caïed Essebsi

Friday, May 6, 2011

Encore un qui ne sait pas se taire

Décidément, c'est la chose la mieux partagée entre politiciens et autres politicards tunisiens. En dépit des faits connus du passé et des lourds soupçons du présent sur le rôle que monsieur Kamel Ltaïef peut avoir joué auprès des puissants d'hier et continuerait de jouer auprès de ceux d'aujourd'hui, les allégations de monsieur Farhat Rajhi à ce sujet ne pouvaient être considérées, au mieux, que comme des allégations à prendre avec toutes les réserves d'usage. Or, non content de s'être trahi une première fois dans son accès de colère noire sur les ondes de Mosaïque FM (voir le lien dans l'article précédent), M. Ltaïef a remis ça sur l'antenne de Nessma TV cette fois-ci, à une heure de grande écoute. Nul besoin cette fois-ci d'une diffusion sur Facebook. Dans une nouvelle envolée, M. Ltaïef vient de déclarer le plus spontanément du monde que la période de 1987 à 1992 (période à laquelle il était soupçonné d'avoir été l'éminence grise du régime par qui passait toutes les décisions importantes et qui faisait et défaisait les gouvernements) a été "la période d'or" du régime de Ben Ali " أعز فترة في حكم بن علي". Période faste due à ses bons offices auprès du maître ! Tiens, je ne le savais pas. Et moi qui croyais savoir qu'entre autres hauts faits de la période en question figurait la falsification des premières élections "pluralistes" de "l'ère nouvelle" annoncées en grandes pompes, la plus féroce vague de répression politique que la Tunisie moderne ait jamais connue et, si ma mémoire ne me joue pas des tours, la condamnation par contumace dans l'affaire de la couscous connection de feu Moncef Ben Ali, le frère du président que ce dernier décida de soustraire à la justice française comme il décida de lui soustraire des années plus tard le petit neveu gâté voleur de yachts...

Thursday, May 5, 2011

La "bombe" de monsieur Rajhi

Ce fut un long silence au point que je ne me souviens plus du titre de ma dernière chronique ni de sa date. Les raisons de ce silence sont des plus banales. Occupations et soucis de la vie courante d'ordre professionnel ou privé qui non seulement m'empêchent d'écrire en ne me laissant pas le minimum de temps et de disponibilité mentale nécessaires à cet exercice tel que je le conçois, mais ne me permettent même pas de suivre de près ce qui se passe ou ne se passe pas dans le pays, même si j'ai l'impression que c'est la dernière alternative qui est à retenir, ce qui m'amène à énoncer la deuxième raison. Bien sûr il y a eu le premier produit de l'instance de monsieur Ben Achour (sa dénomination officielle est autant pompeuse qu'insignifiante que je n'ai jamais su la retenir ni n'en ai eu envie) avec deux choix majeurs qui risquent d'avoir des conséquences néfastes, à savoir celui en faveur du scrutin de liste et la fameuse parité. Encore faut-il que le texte en question avec l'ensemble de ses options soit entériné par les instances du pouvoir provisoire et consacré dans un texte de loi officiel. Mais qu'y avait-il à dire alors que le mal était fait ou presque (en tout cas, si le projet devait subir quelque altération, elle ne concernerait probablement pas ses aspects les plus contestables et contestés qui, en toute vraisemblance, ne sont pas pour déplaire à M. Caïed Essebsi et consorts). Il y a aussi la sempiternelle cacophonie animée par les islamistes et autour d'eux (sempiternelle parce qu'elle ne fait que commencer et qu'elle m'a tout l'air d'être promise à un avenir florissant). Mais, là, sans avoir consacré un article à la question (j'en ai néanmoins consacré deux au thème "politique et religion"), je crois m'être déjà exprimé sur la question en des termes sans équivoque et ne pense pas avoir plus à dire sur ce chapitre. L'avenir (pas si lointain) se chargera de le faire pour ceux que ne suffit pas à convaincre ce que nous dit le passé récent et moins récent et le simple bon sens..
Il aura fallu qu'on publie la vidéo de l'ex-ministre de l'intérieur pour apporter une agitation réelle à la mare par ailleurs calme, en dépit de tous les gigotements mentionnés ci-dessus, et pour m'obliger à sortir de mon mutisme. Que nous apprennent les confessions de monsieur Rajhi et quelle signification leur accorder ?