Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Thursday, March 17, 2011

Le gouvernement de la révolution ou celui du "changement" ?

La question mérite bien d'être posée au vu de ce qui se passe. Le "changement", c'est le mot utilisé par M. Caïed Essebsi dans une déclarations à l'occasion de son récent voyage en Algérie et au Maroc, mon premier, dit-il "depuis le changement". Simple lapsus ? Je crains bien que non ou, si c'est un lapsus, il est bien révélateur de l'état d'esprit non seulement du premier ministre actuel, mais bien celui de tout son gouvernement, voire d'une bonne partie de la classe politique en général, l'opposition "légale", "légaliste", "officielle", classique, appelez là comme le voulez ! Pour s'en convaincre, il suffit de se remémorer les agissements et les déclarations de M. Ahmed Nejib Chebbi qui ne se priva pas de rappeler lui-même qu'il avait accepté l'idée d'un "gouvernement de salut national" la veille du départ de Ben Ali, soit sous Ben Ali même, de sorte que l'on peut extrapoler et le qualifier de gouvernement "de changement" et non de rupture.

Saturday, March 12, 2011

Pourquoi un état laïc ?

On sait que le thème est l'un des plus actuels et qu'il fait couler beaucoup d'encre et de salive (tous les liquides sont permis hormis le sang et... l'acide) suscitant parfois un débat sensé, souvent échanges d'insultes et dénigrements de toutes sortes. Loin de moi la prétention de me placer au-dessus de la mêlée parce que je suis concerné par ce débat et que j'ai mon propre parti pris. Je me propose  seulement d'essayer d'exposer mon point de vue sans verser dans les excès pré-cités que je ne saurais partager quel que soit l'auteur ou la cible.
La question fondamentale se résume, à mon avis, à  savoir si l'on doit inscrire dans le texte de la constitution un énoncé qui déclare une religion, en l'occurrence l'islam, religion de l'état (tunisien) ou non. Vue comme ça, la question paraîtrait très simple et elle peut susciter les protestations véhémentes tant de ceux qui prétendent que la réponse est évidente (vous imaginez lesquels) que de ceux qui peuvent aussi bien dire : "Mais ce n'est qu'une pure formalité. Pourquoi en faire tout un plat et réveiller les démons qui dorment ?". Or, il n'en est rien car de cet énoncé bref à l'apparence inoffensive sinon purement symbolique, découlent des conséquences incalculables et des implications bien graves.

Tuesday, March 8, 2011

Faut-il se réjouir de la dissolution de la police politique ?

La question peut paraître déplacée à voir la satisfaction générale suscitée par l'annonce de cette décision et quand on sait qu'il s'agissait là de l'une des principales revendications de la rue et des milieux de l'opposition au cours des récentes semaines. Satisfaction et revendication légitimes, compte tenu des atrocités que cet appareil a commises à l'encontre de bien des centaines, voire des milliers de tunisiens au fil des décennies, déjà sous le règne de Bourguiba (y compris à une époque où l'actuel premier ministre était directeur de la sûreté puis ministre de l'intérieur, faut-il l'oublier ?), ensuite pendant celui de Ben Ali ? Des vies entières ont été brisées au propre et au figuré, le plus souvent pour une simple profession de foi, le plus élémentaire des délits d'opinion, les "coupables" n'ayant rien fait d'autre qu'exprimer leur pensée sur la situation du pays ou sur le compte de ceux qui le gouvernent, rarement pour des actes et si acte il y avait, cela ne dépassait guère la participation à une réunion secrète parce qu'il était hors de question d'essayer de se réunir en public pour parler politique ou la distribution de tracts parce qu'il  était impossible de publier un journal ou de s'exprimer dans l'un de ceux qui existaient déjà. Des carrières ont été brisées, des familles éparpillées et leurs membres harcelés même quand on n'avait rien à leur reprocher à part leurs liens de parenté avec "les lépreux"...

Sunday, March 6, 2011

Bordel(s)

La fermeture de ces "lieux de débauche" semble être aujourd'hui avec les sit in et les caravanes de solidarité l'action la plus remarquable par son ampleur, son envergure géographique, sa détermination et son caractère systématique ; elle les battrait même d'une courte tête en termes d'endurance (les sit in sont apparemment finis, les caravanes, ce sera bientôt fini, mais pas les fermetures de bordels,  en toute vraisemblance). En revanche, elle est la moins remarquée.

Thursday, March 3, 2011

Drôle d'arithmétique

Depuis que les gens sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement quant à la composition du premier gouvernement de transition (le fameux "gouvernement d'union nationale") ou certaines des mesures prises ou pas (encore) prises et même quand ils ont persisté dans leurs protestations et que leur nombre allait croissant, certains au sein du gouvernement même (M. Najib Chebbi en l'occurrence) se sont empressés de déclarer que "quel que soit le nombre des contestataires, il ne pouvait représenter l'ensemble des tunisiens ni même leur majorité" et qu'il n'était donc pas question de céder à la pression de ces "quelques milliers ou même dizaines de milliers de mécontents". (la suite des événements allait lui donner tort).

Wednesday, March 2, 2011

Il a raté une occasion de se taire

Il s'agit de monsieur Chebbi qui a cru bon d'expliquer les raisons* de sa démission du gouvernement  et, bien que ce soit normal de le faire en pareille situation, je crois sincèrement qu'il aurait mieux valu pour lui d'en faire l'économie. En revanche, tant mieux pour l'opinion publique et les futurs électeurs qui, comme votre serviteur, ne savent pas grand chose sur le compte de ce monsieur et son parti - à supposer qu'il parle pour ce parti dont il est le numéro un - et à qui les précédentes "sorties" de monsieur Chebbi depuis qu'il est ministre (et même un peu avant) n'auraient pas suffi pour se faire une idée sur le personnage. 

Tuesday, March 1, 2011

Un flou pas artistique du tout

Que le choix de chasser monsieur Ghannouchi fût le bon ou non, on ne le sait pas encore et on n'est peut-être pas prêt de le savoir (je n'ai pas attendu qu'il tombe pour dire clairement ce que je pense de monsieur Ghannouchi, de son gouvernement et de son bilan, mais je n'ai jamais dit qu'il fallait le faire tomber à tout prix pour des raisons qui se vérifieront peut-être dans les prochains jours).

Sunday, February 27, 2011

Et maintenant ?

Autant j'étais conscient des défauts majeurs du gouvernement de monsieur Ghannouchi et convaincu de l'inadéquation de sa composition et de sa démarche avec les exigences du moment, autant je redoutais le scénario qui verrait ce gouvernement tomber sans qu'une alternative à la fois crédible et fiable n'ait été préparée. J'avouerai même que j'ai tant souhaité que ce gouvernement sache faire ce qu'il fallait pour éviter son propre naufrage et, éventuellement, celui du pays. Malheureusement, l'histoire ne se fait pas avec des "si" et, aujourd'hui, on en est bien là. Inutile de revenir sur les différents dangers qui nous guettent entre l'option militaire qui serait des plus néfastes, quoi qu'en puissent penser les naïfs et entre les forces occultes et moins occultes qui ont tout intérêt à nous ramener vers la situation d'avant le 14 janvier et il ne ferait aucune différence que cela se fasse avec et/ou sous d'autres noms.

Légitimité

C'est ce qui manque terriblement au gouvernement de monsieur Ghannouchi et ce manque le met dans une situation d'extrême vulnérabilité face à la vindicte populaire montante. Vues les circonstances, à défaut d'être sanctionnée par la volonté populaire exprimée par le biais des urnes, cette légitimité ne pouvait provenir que de deux sources possibles : l'histoire ou le présent. 

Saturday, February 26, 2011

Salaires

Décidément, je ne connais pas mon pays. Pas du tout ! Fonctionnaire international payé selon les normes internationales (mais aussi vivant en Europe avec son coût de la vie différent de celui de la Tunisie), je croyais qu'un devoir de décence m'obligeait à être le plus discret possible sur le niveau de mes revenus, la différence que je croyais suffisamment sensible pouvant choquer le commun des compatriotes qui travaillent et vivent en Tunisie.

Parenthèse musicale

Il n'y a rien à dire. Rien à voir non plus, mais plutôt et seulement à écouter.



La pièce postée ici a été écrite, composée et interprétée à la place Tahrir. Le parolier est Tamim Barghouthi. Le chanteur-compositeur, Mustafa Saïd, est un ami personnel.


يا مصر هانت
كلمات : تميم البرغوثي
لحن و عزف و غناء : مصطفى سعيد


يا مَصْرِ هانِتْ و بانِتْ كُلَّها كامْ يُوم
نَهارْنا نادِي و نَهارِ النَّدْلِ مُش بَايِن
الدَّولَه ما فْضِلْشِ فيها غِيرْ شِوَيِّةْ شُوم
لَوْ مِش مِصَدَّقْ تَعالى عَـ المِيدان عَايِن
يا ناس مافِيش حاكِم إلاَّ مِنْ خَيالْ مَحكُوم
وِاللِّي حـَ يُقعُدْ في بِيتُه بَعْدَها خايِن
اللي حـَ يُقعُد كَأَنُّه سَلِّمِ التّانْيِين
لِلأَمنِ بِأديه وِ قالْ لُه هُمَّه ساكْنِين فِين
وِصْلِتْ لِضَرْب الرُّصاصْ عـَ الخَلْقِ فـِ المَيادين
حَتَّى الجُثَثْ حَجَزوها اِكْمِنُّهُم خايفِين
يا مَصرِ أَصبحْنا أَحْيا و مَيِّتِين مَساجِين
فَاللِّي حـَ يُقعُد في بِيتُه يِبقى مُش مَفهُوم
وِاللِّي حـَ يِنزِل إلهَي حارِسُه صايِن

Friday, February 25, 2011

Questions constitutionnelles

Le débat qui fait rage aujourd'hui tout en semblant être déjà tranché dans la tête de beaucoup de citoyens et de décideurs tunisiens tourne autour de la nouvelle constitution, comment y parvenir, puis, quel contenu lui donner pour quel régime. Assemblée constituante, conférence nationale, référendum...? Régime parlementaire ou présidentiel ?
Je ne suis pas juriste et je ne peux donc pas m'aventurer dans des analyses théoriques et/ou techniques pointues. Il est néanmoins des considérations qui ne nécessitent pas des connaissances de spécialistes pour en avoir conscience et les énoncer.

La télévision (nationale) encore et toujours

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Où sont donc passés ces quelques figures et voix qu'on a vues et entendues pour un bref moment après le 14 avant qu'ils ne disparaissent aussi soudainement qu'elles étaient apparues ? Pourtant, le travail et le message avaient l'air assez convaincants et, en tout cas, corrects.

Thursday, February 24, 2011

Bilan provisoire

Quarante jours sont passés depuis le départ de Ben Ali, le seul évènement politiquement significatif de cette période dite "révolutionnaire". Depuis, on n'a certes pas manqué d'épisodes variés, parfois hauts en couleur. Toujours est-il que tout ce qu'on peut en retenir n'est rien qu'une accumulation de tromperies et de désillusions à tous les niveaux.

Sunday, February 20, 2011

SOS ! Cherche désespérément ministre.

Cela fait une semaine que le ministre des affaires étrangères dont la brièveté du mandat n'a eu d'égal que sa maladresse a présenté sa démission, une semaine pendant laquelle il fallait recevoir deux chefs de diplomaties étrangères (la commissaire européenne et le ministre italien) et traiter deux incidents diplomatiques (les déclarations dépourvues du moindre tact du ministre italien de l'intérieur et le vilain esclandre dont le nouvel ambassadeur de France a été le triste héros),  sans que le gouvernement ne lui trouve un remplaçant. Serait-on en panne de diplomates de haut niveau ou même de personnalités d'envergure capables d'assumer de telles responsabilités ou bien pense-t-on tout simplement qu'il n'y a pas urgence ?