Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Wednesday, February 16, 2011

Télévision, ma chère télévision !

Je parle de la chaîne nationale (wataniya), cela s'entend, qui est censée être la propriété du peuple et sa voix parce que c'est lui qui la finance, rien qu'en réglant sa facture d'électricité tous les deux mois ; celles privées qui sont la propriété de tel homme d'affaires affairiste ou tel autre affaireux ne m'intéressent pas.

Monday, February 14, 2011

La démocratie, ce mal aimé de tous ou presque

Comme son nom ne l'indique pas, la démocratie n'est pas "le gouvernement du peuple" et elle ne l'a jamais été. Il suffit de consulter un manuel sérieux d'histoire pour voir que la fameuse démocratie athénienne excluait de cet exercice "populaire" du pouvoir les femmes (toutes les femmes), les esclaves et les métèques (étrangers), le limitant ainsi aux seuls "citoyens", sachant que ne pouvait accéder à la citoyenneté que celui qui était né d'un père athénien et, à partir de 451 avant J.-C. suite à un amendement introduit par le fameux Périclès, seulement celui qui est né d'un père et d'une mère tous les deux citoyens athéniens (le même Périclès s'arrangera plus tard pour modifier la loi à nouveau afin d'accorder la citoyenneté à son fils né d'une mère métèque !).

Friday, February 11, 2011

Courage ! Parlez aux gens !

Entre ceux qui travaillent mais ont des problèmes de toutes sortes de précarité de l'emploi et de rémunération jugée insuffisante et ceux qui n'ont pas de travail du tout et qui veulent du travail, de préférence dans la fonction publique avec toutes les garanties nécessaires... On entend des cris de partout aujourd'hui. Vous me direz que c'est compréhensible. Bien entendu ! C'est légitime ? Certes ! Mais quelles capacités d'absorption la fonction publique a-t-elle ? De quels moyens de paiement l'état dispose-t-il ? Il ne faut pas être grand sorcier ni même économiste pour imaginer que les unes et les autres sont limités. D'autant plus limités que ceux qui revendiquent d'un côté comme de l'autre se comptent par centaines de milliers.

Parenthèse égyptienne... et peut-être pas seulement égyptienne

Je dédie cette chronique à un ami égyptien qui est un lecteur assidû de ce blog.

La nouvelle du jour, c'est celle qui vient de tomber il y a quelques instants de la chute de Moubarak. Bien sûr, il ne s'agit pas de verser des larmes sur cet autre dinosaure pourri. Il ne s'agit pas de jubiler non plus car, on l'a toujours su et on l'a encore vérifié récemment à travers l'exemple tunisien, le chef de l'état n'est que l'arbre qui cache la forêt. Lui parti, rien ou presque n'est encore fait pour nous permettre de préjuger de ce que sera l'Egypte (et la Tunisie) de demain et tout reste à faire pour essayer de contribuer à façonner ce lendemain si incertain. Ceci dit, ce n'est pas pour énoncer ce genre de lapalissades que j'ouvre cette parenthèse dans un blog réservé à l'expérience tunisienne (même si elle n'y est pas nécessairement étrangère) ni pour écrire sur le papier (virtuel) ce qui ne peut s'écrire que sur le terrain.

Thursday, February 10, 2011

Ce n'est pas une chronique

Parti de moins que rien (handicapé visuel issu d'une famille démunie économiquement, socialement et intellectuellement), ce que je suis aujourd'hui, c'est-à-dire un être humain à qui il est donné de vivre dignement lui-même et les siens sans être dépendant de personne pour cela, outillé pour gérer sa vie convenablement, comprendre un tant soit peu ce qui se passe autour de lui et se défendre en cas de besoin, est un pur produit de l'enseignement. Depuis, je crois dur comme fer que l'instruction est la chose la plus précieuse qu'on puisse avoir la chance de posséder ou la malédiction d'en être privé et c'est le message que je n'ai cessé de marteler à mes fils et de répandre autour de moi.

Wednesday, February 9, 2011

Inexplicable

Selon un responsable syndical, le gouvernement de transition "continue de commettre des erreurs graves" (sur ce point, il a raison) et la dernière en date serait l'initiative prise par le ministre de l'éducation qui consistait à recevoir les représentants des élèves de tout le pays et d'écouter leurs doléances (c'est ce que ces quelques lignes se proposent de discuter).

Tuesday, February 8, 2011

Plagions ! Plagions !


Taisez monsieur ce verbe* que je ne puis souffrir
Cachez donc ce monsieur que je ne saurais voir
*
***
Un mauvais que tu as vaut mieux que le pire que tu n'as pas encore
..........................................................Proverbe stratégique tuniso-français
Pour les tunisiens qui se perdraient dans la traduction : شد مشومك لا يجيك ما أشوم
*
***
Monsieur Ghannouchi, réveillez-vous, ils sont devenus fous !
Au moins, ne les laissez plus prendre la parole tout seuls !

* : Lien reconstitué après l'avoir temporairement perdu. Par précaution, je garde la vidéo sur mon pc pour le cas où elle disparaitrait à nouveau. Il s'agit de l'émission Hiwar diffusée sur Nessma TV le 6 février 2011. 

La diplomatie stupide

Un certain ministre des affaires étranges...etc...etc...
Paix à ton âme, vieux Jacques, pardonne ce plagiat !

Monday, February 7, 2011

Candide

Après avoir entendu tant d'éloges pour la sortie du ministre de l'intérieur sur Hannibal TV, y compris de la part de mon propre fils, j'étais curieux d'écouter ce qu'il a pu dire de si extraordinaire pour mériter des satisfécits de toutes parts, un commentateur enthousiaste n'hésitant pas à le qualifier de "nouvelle vedette du petit écran" ! J'ai donc retrouvé la vidéo* de cette fameuse émission et je dois dire qu'elle valait d'être vue et écoutée. Non pas tellement pour la qualité des positions et opinions exprimées. Bien au contraire, certaines de ces dernières et non des moindres m'ont laissé pantois. Sauf le respect qu'on doit à un ministre en exercice, je dirai même qu'elles témoignent d'une étroitesse de vue, d'une superficialité, voire même parfois d'un racisme primaire, en un mot, d'une vision du monde bien en deçà de celle de n'importe quel individu issu de ces masses pour lesquelles l'honorable ministre ne cache nullement son mépris.

Sunday, February 6, 2011

Il y a le feu !

Contrairement à la locution bien connue, et le plus grave, c'est que c'est littéralement le cas "au sens propre" comme on a malheureusement pu le constater au cours des deux à trois derniers jours à Sidi Bouzid, à Gafsa, à Kebili et au Kef (j'espère seulement que cette sinistre série noire va s'arrêter là). En d'autres termes, il est des choses qui doivent être entreprises dès aujourd'hui et que l'on aurait tort de remettre au lendemain.

Ce n'est pas trop tôt !

Le gouvernement semble avoir enfin compris qui vient par la voix de son ministre de l'intérieur de proclamer le "gel" du parti de l'ancien régime "en attendant la soumission d'une demande de dissolution aux autorités". Je présume que cette formule est imposée par le souci de rester dans la légalité. Mais, le message n'en est pas moins clair. On aura donc enfin compris le degré de nuisance que pouvait impliquer la persistance de cette organisation d'un autre âge. Il aura fallu pour y arriver davantage de morts et de blessés et beaucoup de dégâts, de tensions et d'émotions qu'on aurait pu éviter. N'empêche, mieux vaut tard que jamais. J'espère seulement qu'on va, dans la foulée, procéder à la purge dont je parlais tantôt, qu'on en finisse avec les soubresauts et les émotions fortes à grande échelle et qu'on puisse attaquer les dossiers en attente pour de bon et permettre aux gens de retourner à la vie normale même en restant sur le qui vive.

Indésirables

Il y a quelques jours, le gouvernement de transition remplaçait l'ensemble des gouverneurs. Citoyen expatrié passablement informé, j'y vis une heureuse décision et un premier pas vers le renouvèlement des structures intermédiaires de gouvernement ou, du moins, l'éviction des représentants de l'ancien régime au sein de ces structures. Or, depuis deux jours, des incidents graves nous sont rapportés de différentes régions du pays qui incluent à chaque fois des protestations violentes de la part des masses qui attaquent des bâtiments publics, les saccagent et y mettent le feu. Les forces de l'ordre ripostent pour leur part de manière non moins violente et il s'en est souvent suivi morts d'hommes et blessures graves. La plupart de ces incidents semblent motivés par le mécontentement de la population suite à la nomination de tel ou tel gouverneur.

Thursday, February 3, 2011

Paradoxes

Maintenant que le gouvernement de transition est bien en place et qu'il s'est enfin mis au travail, il importe de s'interroger justement sur la nature de ce travail et, surtout, de lever certains malentendus. Ce qui pourrait, voire même devrait, être évident ne l'est pas nécessairement, y compris pour le gouvernement même, mais, en tout cas, certainement pas pour le bon peuple.

Monday, January 31, 2011

Incompréhension

L'incompréhension est la mienne face à un phénomène bien curieux que j'observe depuis le départ de monsieur Ben Ali. Il s'agit d'un club composé d'un certain nombre de personnages qui ont en commun le fait d'avoir largement dépassé les 70 ans, voire les 80 ans et d'avoir occupé à un moment ou un autre des postes assez importants, parfois même déterminants, au sein du pouvoir avant d'en être évincés, parfois de manière assez dramatique et même spectaculaire, ou de s'en retirer d'eux-mêmes...

Saturday, January 29, 2011

Indécence

Comme s'il ne suffisait pas que le gouvernement l'annonce en grande pompe et que cela soit repris en écho par les moyens d'information à qui mieux mieux, voilà que notre chère télévision nationale qui n'est pas descendue sur le terrain de la place de la Kasbah pendant les cinq jours qu'a duré le siège des marcheurs venus de l'intérieur du pays pour nous livrer un seul vrai reportage, une seule vraie interview d'un seul de ses parias venus exposer leur ras le bol, à part les quelques dizaines de secondes offertes d'un journal à l'autre, y compris lors des événements d'hier pour lesquels un reportage télévisé nous aurait permis de mieux comprendre ce qui s'est vraiment passé et qui a fait quoi, plutôt que de nous rabattre sur l'insipide et invraisemblable communiqué du "nouveau" ministère de l'intérieur... voilà que cette chère télévision, soucieuse de nous tenir bien informés, s'avise de nous servir le plus grotesque des reportages, celui nous racontant comment quelques familles de martyrs de la révolution ont perçu les chèques de compensation pour la mort de leurs êtres les plus chers, allant jusqu'à nous livrer le montant exact de ces chèques !