Précision

Ce que que vous lisez ici, ce sont mes impressions, parfois à chaud, basées sur ma connaissance de l'histoire du pays, de sa situation présente et sur ma culture générale, toutes étant forcément limitées et, en tout cas, relatives. Ces réflexions n'engagent que ma personne, ne représentent aucun parti ou groupe organisé et ne se rapportent à aucun projet politique établi. Ce sont les simples réflexions d'un citoyen intéressé au devenir de son pays et concerné par le sort de son peuple qui voudrait apporter quelque chose à l'un et à l'autre, mais qui n'a rien d'autre à offrir à part ces cogitations.

Monday, February 7, 2011

Candide

Après avoir entendu tant d'éloges pour la sortie du ministre de l'intérieur sur Hannibal TV, y compris de la part de mon propre fils, j'étais curieux d'écouter ce qu'il a pu dire de si extraordinaire pour mériter des satisfécits de toutes parts, un commentateur enthousiaste n'hésitant pas à le qualifier de "nouvelle vedette du petit écran" ! J'ai donc retrouvé la vidéo* de cette fameuse émission et je dois dire qu'elle valait d'être vue et écoutée. Non pas tellement pour la qualité des positions et opinions exprimées. Bien au contraire, certaines de ces dernières et non des moindres m'ont laissé pantois. Sauf le respect qu'on doit à un ministre en exercice, je dirai même qu'elles témoignent d'une étroitesse de vue, d'une superficialité, voire même parfois d'un racisme primaire, en un mot, d'une vision du monde bien en deçà de celle de n'importe quel individu issu de ces masses pour lesquelles l'honorable ministre ne cache nullement son mépris.

Sunday, February 6, 2011

Il y a le feu !

Contrairement à la locution bien connue, et le plus grave, c'est que c'est littéralement le cas "au sens propre" comme on a malheureusement pu le constater au cours des deux à trois derniers jours à Sidi Bouzid, à Gafsa, à Kebili et au Kef (j'espère seulement que cette sinistre série noire va s'arrêter là). En d'autres termes, il est des choses qui doivent être entreprises dès aujourd'hui et que l'on aurait tort de remettre au lendemain.

Ce n'est pas trop tôt !

Le gouvernement semble avoir enfin compris qui vient par la voix de son ministre de l'intérieur de proclamer le "gel" du parti de l'ancien régime "en attendant la soumission d'une demande de dissolution aux autorités". Je présume que cette formule est imposée par le souci de rester dans la légalité. Mais, le message n'en est pas moins clair. On aura donc enfin compris le degré de nuisance que pouvait impliquer la persistance de cette organisation d'un autre âge. Il aura fallu pour y arriver davantage de morts et de blessés et beaucoup de dégâts, de tensions et d'émotions qu'on aurait pu éviter. N'empêche, mieux vaut tard que jamais. J'espère seulement qu'on va, dans la foulée, procéder à la purge dont je parlais tantôt, qu'on en finisse avec les soubresauts et les émotions fortes à grande échelle et qu'on puisse attaquer les dossiers en attente pour de bon et permettre aux gens de retourner à la vie normale même en restant sur le qui vive.

Indésirables

Il y a quelques jours, le gouvernement de transition remplaçait l'ensemble des gouverneurs. Citoyen expatrié passablement informé, j'y vis une heureuse décision et un premier pas vers le renouvèlement des structures intermédiaires de gouvernement ou, du moins, l'éviction des représentants de l'ancien régime au sein de ces structures. Or, depuis deux jours, des incidents graves nous sont rapportés de différentes régions du pays qui incluent à chaque fois des protestations violentes de la part des masses qui attaquent des bâtiments publics, les saccagent et y mettent le feu. Les forces de l'ordre ripostent pour leur part de manière non moins violente et il s'en est souvent suivi morts d'hommes et blessures graves. La plupart de ces incidents semblent motivés par le mécontentement de la population suite à la nomination de tel ou tel gouverneur.

Thursday, February 3, 2011

Paradoxes

Maintenant que le gouvernement de transition est bien en place et qu'il s'est enfin mis au travail, il importe de s'interroger justement sur la nature de ce travail et, surtout, de lever certains malentendus. Ce qui pourrait, voire même devrait, être évident ne l'est pas nécessairement, y compris pour le gouvernement même, mais, en tout cas, certainement pas pour le bon peuple.

Monday, January 31, 2011

Incompréhension

L'incompréhension est la mienne face à un phénomène bien curieux que j'observe depuis le départ de monsieur Ben Ali. Il s'agit d'un club composé d'un certain nombre de personnages qui ont en commun le fait d'avoir largement dépassé les 70 ans, voire les 80 ans et d'avoir occupé à un moment ou un autre des postes assez importants, parfois même déterminants, au sein du pouvoir avant d'en être évincés, parfois de manière assez dramatique et même spectaculaire, ou de s'en retirer d'eux-mêmes...

Saturday, January 29, 2011

Indécence

Comme s'il ne suffisait pas que le gouvernement l'annonce en grande pompe et que cela soit repris en écho par les moyens d'information à qui mieux mieux, voilà que notre chère télévision nationale qui n'est pas descendue sur le terrain de la place de la Kasbah pendant les cinq jours qu'a duré le siège des marcheurs venus de l'intérieur du pays pour nous livrer un seul vrai reportage, une seule vraie interview d'un seul de ses parias venus exposer leur ras le bol, à part les quelques dizaines de secondes offertes d'un journal à l'autre, y compris lors des événements d'hier pour lesquels un reportage télévisé nous aurait permis de mieux comprendre ce qui s'est vraiment passé et qui a fait quoi, plutôt que de nous rabattre sur l'insipide et invraisemblable communiqué du "nouveau" ministère de l'intérieur... voilà que cette chère télévision, soucieuse de nous tenir bien informés, s'avise de nous servir le plus grotesque des reportages, celui nous racontant comment quelques familles de martyrs de la révolution ont perçu les chèques de compensation pour la mort de leurs êtres les plus chers, allant jusqu'à nous livrer le montant exact de ces chèques !

Premier jour, premier couac !

Le "nouveau" gouvernement Ghannouchi n'a pas bouclé ses premières 24 heures qu'il a déjà commis (ou laissé commettre ?) un premier impair grave lourd de conséquences.
Comment a-t-on pu permettre aux forces de sécurité d'user de la violence avec les irréductibles du siège de la Kasbah et, surtout, qui l'a permis ?

Friday, January 28, 2011

Leçons

M. Ghannouchi et ses partenaires ont fini par comprendre. Ils auront mis bien du temps, un temps fort précieux, mais mieux vaut tard que jamais. La refonte du gouvernement de transition est une deuxième victoire pour le peuple tunisien non moins importante que la première qui a consisté à chasser Ben Ali, dont il importe de tirer les leçons.

Wednesday, January 26, 2011

Manoeuvres

Elles sont de plusieurs ordres, autant que je puisse constater, et elles visent toutes le même objectif, à savoir affaiblir l'opposition manifestement tenace et suffisamment conséquente au "gouvernement d'union nationale" et la décridibiliser en même temps. En d'autres termes, on cherche à en réduire l'ampleur et l'envergure autant que faire se peut et on essaye d'enlever aux têtus tout crédit. On pourrait me répondre que c'est de bonne guerre et qu'il s'agit là de deux tactiques courantes vieilles comme le monde en politique. Certes. Encore faut-il être prêt à admettre cette acception machiavélique de la politique. Mais, quand bien même telle approche serait concevable en temps normal, elle ne peut nullement l'être quand on parle d'une période charnière telle que "la transition" actuelle et d'un gouvernement "d'unité nationale", voire de salut public.

Tuesday, January 25, 2011

Danger !

Bien que je fus comme je l'annonçais hier pris par un travail urgent qui accapare désormais tout mon temps disponible, il s'est produit aujourd'hui un événement exceptionnel qui ne pouvait me laisser indifférent, de sorte que je me suis efforcé de voler quelques instants pour venir livrer mes sentiments.

Sunday, January 23, 2011

Absence

Certaines obligations vont me contraindre à délaisser ce blog pour quelques temps, de sorte que je ne pourrai rien écrire durant les prochains jours, dans la mesure où j'aurai besoin de tout mon temps libre pour la tâche qui m'occupe afin de pouvoir honorer mes engagements. J'espère seulement que si elles ne vont pas pour le mieux dans cette période délicate, les choses n'empireront pas et, si possible, continueront d'évoluer dans un sens favorable aux aspirations des gens.
De toutes façons, moi et mes semblables, on ne peut qu'espérer.
En revanche, je promets de reprendre ses chroniques pour continuer d'apporter mon témoignage dès que j'en aurai la possibilité.

Saturday, January 22, 2011

Parti ?

La revendication prédominante dans toutes les manifestations qui revient dans tous les discours et tous les manifestes, déjà présente en bonne place pendant le soulèvement qui a provoqué la chute de Ben Ali et qui est devenue pratiquement la seule revendication claire et unanime depuis cette chute, c'est la dissolution du RCD. D'aucuns parmi les observateurs non avertis s'étonnent quand ils ne sont pas carrément indignés face à sa radicalité et à sa virulence. Il n'est pas jusqu'à certains protagonistes indépendants du régime déchu impliqués de près dans la vie publique tunisienne qui la désapprouvent vivement cachant à peine leur indignation. Pourquoi un tel acharnement et une telle véhémence ? Faut-il y voir la marque d'une irrationalité et d'un aveuglement exceptionnels de la part d'un peuple sans aucune culture politique ?

Acquis

Par-delà cette vérité fondamentale énoncée par Aragon selon laquelle, rien n'est (définitivement) acquis à l'homme, il est encore trop tôt pour s'essayer à dresser un bilan, même provisoire, de la révolution tunisienne. Outre le renversement d'un homme dont on ne sait même pas s'il est irréversible (on ne sait jamais !) et quelques promesses beaucoup plus que des faits, du moins pour l'instant, il n'y a pas grand chose à inscrire au tableau des réalisations à ce jour. Et même ce qui semble nous avoir été donné (libération des détenus politiques, liberté d'expression, libéralisation des moyens d'information...) ou promis (élections libres et démocratiques, instauration d'un état de droit...), rien ne nous dit qu'il ne nous sera pas repris dans quelques jours ou quelques mois par ceux qui ont été obligés de nous le concéder ou par d'autres qu'eux parmi les premiers à en bénéficier aujourd'hui. Il suffit de voir comment s'exprime et agit M. Chebbi, hier dans l'opposition brimée et muselée, aujourd'hui (déjà, du moins semble-t-il le croire) au pouvoir !

Friday, January 21, 2011

Fortune

Selon des sources des plus sérieuses citées par le journal Le Monde (Lire l'article)*
et bien que ses sources reconnaissent la difficulté de fournir des estimations précises en la matière, la fortune amassée par monsieur Ben Ali et les membres de son clan s'élèverait à une valeur totale de l'ordre de 5 à 10 milliards de dollars. Pour avoir une idée de l'ampleur de cette fortune, cherchant à rassurer les milieux économiques et financiers internationaux sur la solvabilité du pays, la Banque Centrale de Tunisie vient de déclarer que ses réserves en devises s'élèvent à 9 milliards de dollars, de sorte qu'elle n'aura pas de mal à couvrir les besoins en importations pour les mois à venir ni à assurer le remboursement de ses dettes aux échéances prévues. En d'autres termes, les Ben Ali-Trabelsi ont subtilisé l'équivalent de sa richesse liquide présente !