Saturday, March 26, 2011

Les acquis de la révolution

Cette expression issue du répertoire discursif qui a fleuri depuis le 14 janvier 2011 est (avec d'autres qu'on n'aura aucune peine à identifier) l'une des expressions les plus répandues aujourd'hui sur la scène politique et médiatique tunisienne. Tout le monde en parle de ces "acquis" et tout le monde veut, promet, se jure de les protéger, à qui mieux mieux ! Il suffit de voir les déclarations et (quand ils en ont) les programmes des partis politiques de l'ère nouvelle. Une si belle unanimité tendrait à nous faire croire que ces acquis, non seulement ils existent, mais ils sont connus de tous et qu'ils sont surtout nombreux ou du moins plusieurs, importants et déterminants, voire fondamentaux et décisifs, et de ce fait précieux. Or, l'incrédule que je suis a beau scruter l'horizon le plus proche (celui que me permet de déceler ma vision très limitée ; d'ailleurs, j'en profite pour lancer un appel d'ici même à tous ceux qui ont une meilleure vison que la mienne à ne pas hésiter à éclairer ma lanterne), se creuser les méninges, passer en revue les événements, éplucher les décisions, les annonces et toutes les informations qui me sont parvenues du pays par le biais de la télévision, de la radio et des pages web (il est vrai que je n'ai pas de compte facebook ou twitter, c'est peut-être là qu'il fallait chercher), je n'ai réussi à repérer aucun de ces acquis ni fondamental ni accessoire, ni décisif ni sans effet tangible, ni durable ni même provisoire...